Défi Juillet 2020 : Jugement

J comme Juillet, J comme Jugement

Nous connaissons tous les jugements/reproches/toutes les étiquettes que nous allons attribuer assez naturellement pour qualifier une action :
« Tu sautes loin ! »
« T’es génial ! »
« Tu es beau ! »
« C’est trop cool la construction que tu as faite ! »
« T’aurais pu ranger ton assiette. »
« Tu manges comme un cochon ! »
« Mon enfant est facile/difficile »
« Qu’est-ce qu’il est créatif ! »
« Ton dessin est magnifique ! »
… et tellement d’autres encore qui font malheureusement si souvent partie de notre quotidien.
défi juillet 2020
Ce mois-ci, nous allons essayer de les déconstruire… et pour cela, nous proposons de poster ici, toutes les phrases qui nous viennent spontanément pour décrire ce que font les autres autour de nous… nos enfants, nos conjoints, notre famille, ou tout être qui est dans notre vie… même nos animaux de compagnie.
Une fois que nous avons notre phrase, nous pouvons alors chercher notre intention dans cette phrase… avec ou sans l’aide des autres membres du groupe :
– célébration
– exprimer un besoin à nous nourri/ non nourri
– entrer en empathie avec l’autre
– etc
Il ne reste plus qu’à essayer de la réexprimer autrement, pour plus de clarté ! 🙂
« Tu sautes loin ! » => Mon intention est de célébrer les progrès => « Génial ! Tu sautes plus loin que l’autre fois ! »
« T’es génial ! » => Mon intention est de remercier de l’aide fournie => « Ton aide pour ceci m’était grandement utile, je n’y serais pas arrivé.e sans toi… je trouve ça génial ! »
« Tu es beau ! » => Mon intention est de célébrer l’émotion que me renvoie sa présence => « Quand je te vois avec un sourire aux lèvres et joyeux comme ça, ça me rend toute joyeuse aussi…. pour moi cela représente la beauté de l’être humain ! »
« C’est trop cool la construction que tu as faite ! » => Mon intention est de montrer que cela m’inspire => « Je n’aurais jamais pensé à mettre les blocs dans ce sens ! C’est très inspirant pour moi ! »
…etc 🙂
Tous à nos claviers…. et notre introspection !

A très vite sous ce post facebook public, ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’.

L’équipe d’Enfances Épanouies


#défiDeJuillet

Défi Juin 2020 : Jardiner

J comme Juin, J comme Jardiner

Voilà plusieurs mois que le printemps est bien installé. Maintenant que le déconfinement a commencé, nous pouvons à nouveau profiter du grand air. Ça pourrait être l’occasion de partager avec vos enfants un moment de jardinage. Vous n’avez pas de jardin ? Pas de panique, certaines plantes poussent aussi très bien en intérieur, et de plus en plus de villes proposent même des jardins collaboratifs. Jardiner, oui ! Mais quoi ? Des aromates : persil, ciboulette, basilic ; des légumes : tomate cerise, radis, haricot ; des fleurs, on trouve de tout disponible en graines ou en plants dans les jardineries et même dans les bois lors d’une balade. Comment ? Avec internet, jardiner devient facile. Il existe des tutos pour tout !

Laissez-vous tenter à la découverte et partager un moment complice avec vos enfants. Nouer des liens avec la nature, prendre soin des plantes, les voir pousser, c’est un peu la métaphore de notre quotidien de parents, avec nos enfants.

J comme jardiner

Jardiner comme semer des graines nVEO

Et si en parallèle nous en profitions pour semer des graines autour de nous ?

Parce qu’avec le confinement, beaucoup de parents ont (re)découvert ce qu’est de vivre pleinement avec leurs enfants. Accompagner leurs émotions, suivre leur rythme et non celui que l’on s’impose au travail, cela peut modifier la relation et créer des opportunités pour cheminer vers plus de respect. Portons haut et fort la voix de la nVEO pour endiguer les violences.

Voici deux défis en un que nous vous lançons ce mois-ci. Êtes vous prêts à les relever ? Racontez-nous, sur notre groupe facebook, vos expériences du jardinage avec pourquoi pas des photos de vos plantations (sans vos enfants). Partagez-nous également à quelle occasion vous avez réussi à semer des graines nVEO et par quel chemin.

L’équipe d’Enfances Épanouies

ANNONCE Enfances Épanouies : In’Formation sur les Violences Éducatives Ordinaires

Bonjour à tou.te.s !

Nous sommes hyper enthousiastes de vous annoncer l’ouverture de notre nouveau groupe n-VEO : Enfances Épanouies : In’Formation sur les Violences Éducatives Ordinaires. 

information ee

Pourquoi ce nouveau groupe ?

Nous avons à cœur d’informer, à propos de la non-violence, un maximum de personnes. Le groupe principal d’Enfances Epanouies – Échanges et conseils sans VEO contient un questionnaire d’entrée assez sélectif afin de rester le plus sécure possible et fonctionne avec un maximum d’auto-gestion de la part des membres, avec l’appui de l’équipe de modération au besoin pour garantir la n-VEO et le respect dans les publications.

Or, nous aimerions toucher plus de monde et semer plus de graines pour des Enfances Épanouies.

Ce nouveau groupe In’formation consiste donc à :

  • informer les gens qui ne (re)connaissent pas les VEO
  • former toutes les personnes qui ont envie d’apprendre les principes n-VEO
  • ouvrir la place aux questions sur les VEO
  • offrir une nouvelle porte d’entrée pour ensuite pouvoir accéder au groupe d’Enfances Epanouies – Échanges et conseils sans VEO

Que contient-il ?

Ce groupe contient exclusivement des modules de formation à la non Violence Éducative Ordinaire. C’est un groupe de contenu formel. Concrètement, les contenus qui y sont actuellement abordés sont : (liste en évolution au cours de l’année)
  • Se placer du point de vue de l’enfant
  • Les Violences Éducatives Ordinaires (VEO)
  • L’adultisme
  • La Communication Non Violente (CNV)

On peut ainsi poser des questions à propos du contenu des modules, pour aller plus loin dans les thèmes abordés (c’est même recommandé pour nous aider à améliorer au fur et à mesure l’in’formation !).

Toutes publications personnelles et toutes situations qui nécessitent un accompagnement particuliers ne seront pas validées sur ce groupe In’formation.
Elles ont toujours leur place sur le groupe Échanges et Conseils ou nos sous-groupes à thème.

Nous avons besoin de vous !

Vous pouvez nous aider à faire connaître ce groupe en vous y inscrivant et en y invitant vos amis facebook (pensez néanmoins à leur rappeler la nécessité de répondre aux questions d’entrée pour pouvoir y accéder). Si vous êtes déjà très informé.e.s à propos des VEO, vous êtes également les bienvenu.e.s pour nous aider à répondre aux questions et pousser les réflexions pour approfondir les in’formations !

Vous pouvez aussi contribuer à compléter ces in’formations, avec des idées, des textes ou des illustrations à vous, pour cela contactez-nous via la page enfances épanouies – grandir sans veo.

On espère que cette nouvelle vous réjouira autant que nous !
Venez nombreux vous In-former !

L’équipe d’Enfances Epanouies

Défi Mai 2020 : Merci

M comme Mai, M comme Merci

défi mai

Et si, ce mois-ci, nous apprenions la gratitude, ou comment dire et recevoir un « merci », tout en exprimant nos besoins remplis ?
Tous, vous connaissez ces petits mots de politesse, les « s’il vous plait », « merci », « avec plaisir », « pardon », « bonjour », « au revoir ».
Ces petits mots sont en fait des raccourcis de choses bien plus profondes qui se vivent en nous… Nous finissons par les utiliser tellement par habitude, que nous ne sommes plus connectés au fondement de ce qui a créé tous ces petits mots. Ils sont aujourd’hui complètement automatiques, et nous en oublions le partage émotionnel qui est cherché à travers ces mots.
La gratitude est un outil ressourçant, qui permet, entre autre, de s’apaiser dans des moments difficiles. C’est pourquoi ce mois-ci, nous vous proposons de nous concentrer sur le « merci » /!\ Le but de ce défi est de pratiquer soi-même la gratitude, pas de l’imposer aux enfants. /!\

EXPRIMER UN MERCI

Le mot « merci » existe pour exprimer notre gratitude face à l’action qui a permis de répondre à nos besoins. En règle générale, nous ne disons que « merci beaucoup », ou au mieux « merci pour votre action ».
Ici, c’est légèrement différent. Nous allons d’abord nous connecter à nos besoins remplis : « qu’est-ce que ça remplit en moi ? ». Puis dire « merci pour cette action, cela répond à mes besoins de [noms des besoins] ».
L’idée étant, à travers cette phrase, d’offrir un cadeau de gratitude à l’autre. L’intention de ce cadeau est vraiment importante dans le « merci ».

Exemple envers un être animé :

  • C. a rangé son assiette dans le lave-vaisselle
  • Moi, me connectant à mes besoins, regardant C. : « Merci C. de me faire vivre la collaboration. Grâce à ton geste de mettre cette assiette dans le lave-vaisselle, je sens que tu participes aux tâches quotidiennes de la maison, et ça repose mon esprit et mon corps. »

Exemple envers un être non animé :

  • il y a un arc en ciel
  • Moi, me connectant à mes besoins : « Merci à cette expérience visuelle, de me connecter à mes besoins d’harmonie, de créativité, et d’émerveillement »

Exemple envers soi-même :

  •  j’ai fait un coloriage
  • Moi, me connectant à mes besoins : « Merci à moi, qui par cet instant de coloriage, me suis connectée au moment présent, et me suis sentie sereine, paisible.»

Autre chose sur le « merci » :

Il arrive parfois que nous disions « désolé » à un endroit où nous pourrions dire « merci ».
Dire « merci » permet à la personne de recevoir un cadeau, de voir qu’elle a contribué à nos besoins, elle sera du coup sûrement moins énervée et plus en joie en particulier si elle sait recevoir un merci. Pour nous, cela évite de nous confronter à notre culpabilité, et cela remplit nos batteries avec les besoins nourris du moment.
Exemple:
  • Quelqu’un m’attend alors que je suis en retard.
  • Moi « Merci de m’avoir attendue, notre rendez vous est important pour moi » (au lieu de « désolée d’être en retard »)

RECEVOIR UN MERCI

Il arrive parfois aussi que nous ne sachions pas recevoir un « merci ».
Nous disons alors :« nan mais c’était rien », « de rien » , « avec plaisir », quand quelqu’un nous remercie chaleureusement.
Quand c’est le cas, c’est un peu comme si on rendait, tout, ou une partie du cadeau à l’autre personne. Ça peut être volontaire, pour remplir encore plus les besoins de l’autre personne, ou involontaire, par automatisme.
En tout cas, en faisant cela, on se prive nous même du cadeau de remplir nos propres besoins.

EXERCICE :

Pour vous entraîner à la gratitude, vous pouvez essayer ce petit exercice : une petite ronde des « merci »
  • chaque personne pense à ce que la personne à côté d’elle a rempli chez elle et lui dit merci pour cela, car ça a fait ça dans ma vie
  • la personne qui reçoit se connecte au besoin de l’autre, et n’a rien le droit de dire en réponse (pas de « de rien », pas de « pas de quoi », pas de « avec plaisir », rien.
Venez ensuite sous ce post facebook public nous dire ce que ça a déclenché dans votre entourage.
Pratiquez-vous déjà la gratitude ? Comment cela se passe chez vous ?
Comment favorisez-vous la gratitude ?
A vos plumes !
Et n’oubliez pas : la gratitude est un outil puissant pour rebooster nos batteries !
Et si vous voulez aller plus loin sur les codes de politesse, voici un petit article sur la politesse sur notre blog : RÉFLEXION SUR LA POLITESSE ET LE RESPECT DE L’ENFANT
  

À vos marques, prêts ? C’est parti !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies


Références : – Marshall Rosenberg

 

#défiDeMai #Gratitude #Merci

« Il n’écoute jamais rien ! » – Écouter son enfant pour respecter qui il est.

il n ecoute jamais rien
Écouter son enfant pour respecter qui il est. Combien de fois ai-je entendu cette phrase prononcée par des parents, des enseignants, des amis parlant d’un enfant, le leur ou celui d’autrui : « Le problème avec lui, c’est qu’il n’écoute jamais rien ». Cela m’a toujours interpellée. Dans cette phrase, « écouter » sonne comme une injonction, et disons-le clairement, comme le synonyme du verbe « obéir ». Le problème avec cet enfant, en fait, c’est qu’il n’obéit pas aux ordres.

Mais est-ce là la signification du verbe écouter? Alfred Tomatis, un médecin ORL à l’origine d’une méthode révolutionnaire pour rééduquer l’oreille, rappelait dans son ouvrage « Vers l’écoute humaine » que l’être humain n’avait pas encore véritablement atteint ses capacités d’écoute : « c’est incontestablement vers l’écoute qu’il faut aller mais c’est là une des tâches les plus ardues que la gent humaine doit accomplir. »

Il faudrait d’abord s’entendre sur la définition du verbe « écouter », en se dégageant si possible de tout adultisme.

Revenons donc à l’étymologie. Le latin auscultare signifie « prêter l’oreille pour entendre, prêter attention, ajouter foi à ce qu’on entend ». A la différence de l’audition qui ne désigne que la réception passive du son, l’écoute, elle, consiste à sélectionner l’information sensorielle pour en faire du sens. Si entendre se fait malgré nous, écouter est un verbe actif qui exige du cerveau un effort supplémentaire d’attention, d’accueil et de décodage du message reçu, qui n’est pas seulement un message verbal mais également un message émotionnel.

Le cerveau de l’enfant et l’écoute

Peut-on être en situation d’écouter lorsqu’on est dans un rapport de force? Quand notre intention, lorsque qu’on veut que notre enfant nous écoute, est qu’il accepte de faire ce que l’on dit, nous faussons d’ores et déjà le dialogue et rendons impossible la moindre écoute qui nécessite une relation équitable en fonction des besoins de chacun(e) – un tout petit ne peut pas différer ses besoins, un adulte, si; c’est pourquoi je parle d’équité. Un ordre, même masqué sous une formulation apparemment polie reste un ordre et ne provoquera que du stress chez notre enfant, bloquant ainsi ses capacités à répondre à la demande sous-jacente.

La première clef est donc de formuler un besoin et une demande correspondants à notre besoin dans l’acceptation pleine et entière que l’enfant a le droit de dire non et qu’il s’agira alors de trouver une stratégie commune pour répondre aux besoins de chacun(e).

En outre, du fait de l’immaturité de son cerveau, un enfant ne peut pas avoir les mêmes capacités d’écoute qu’un adulte. Il n’est pas câblé pour faire deux choses en même temps, par exemple : faire une construction de kaplas et écouter son parent qui lui demande de s’habiller parce que c’est bientôt l’heure de l’école. Si on souhaite que notre enfant puisse décoder notre message, il est bon de se mettre à sa hauteur, de lui prendre doucement la main par exemple, en lui parlant calmement et en respectant toujours l’activité qu’il est en train d’accomplir. Anticiper aussi est nécessaire. Le rythme de l’enfant n’est pas le même que le nôtre ou que celui imposé par notre société. Le presser d’écouter n’entraînera encore une fois qu’une réaction de stress qui empêchera sa compréhension.

Enfin et surtout, si nous souhaitons que notre enfant écoute – non pas pour qu’il exécute nos ordres mais pour établir une communication harmonieuse avec lui -, il serait judicieux de donner l’exemple. L’enfant apprend principalement par imitation, rappelons-le.

Apprendre à écouter

Or, savons-nous écouter nos enfants? Essayons-nous de les comprendre tels qu’ils sont? Sans chercher à les conseiller, les changer, les façonner à une image qui nous convient…

Dans notre société à mille à l’heure, prendre le temps d’écouter est un luxe que peu de gens s’octroient, peut-être même que peu de gens connaissent. Ecouter, vraiment, ce n’est pas inné et il est vain de demander à nos enfants de faire quelque chose que nous savons nous-mêmes si mal ou si peu faire. L’écoute est pourtant la clef de voûte de la confiance que vous fera votre enfant, garantissant ainsi des relations saines, affectueuses et profondes.

Alors, comment écouter?

J’aime beaucoup cette citation de Marshall Rosenberg : « Connect before correct ». Se connecter avant de corriger – corriger, dans le sens d’évaluer et combler les besoins insatisfaits. Afin de comprendre de quoi a besoin notre enfant, la première étape élémentaire est de se connecter à lui, ce qui signifie lui prêter une attention totale dans le moment présent, en d’autres termes, l’écouter à 100%.

Pour des soucis de lisibilité, je parlerai de l’écoute à différents âges car il n’est pas tout à fait pareil d’écouter un enfant non-verbal ou un adolescent par exemple, même si au fond, nous parlons bien d’une même posture.

L’écoute des bébés

Bien que peu de parents le savent, il est possible d’apprendre à reconnaître précisément les signes d’expression des besoins des nouveaux-nés et nourrissons. Maintenant qu’il est bien acquis que le bébé est une personne*, reconnaître le langage des tout petits est devenu un art auquel nous pouvons nous former.

* Voir le magnifique documentaire du même titre :

En effet, les bébés ont un langage universel pour exprimer chacun de leurs besoins. Par exemple, pour dire « je veux téter, je veux du lait », le bébé émet un son nasal «Neh» et forme un «N» avec sa bouche. Il le fait quelques fois, et quand la maman réagit directement parce qu’elle a appris à écouter ce signal alors il n’aura pas eu besoin de pleurer. C’est Priscilla Dunstan, une australienne à l’oreille absolue qui a découvert cela. Elle a analysé et enregistré les sons qu’émettait son bébé et compris qu’il existait un son, un geste, un regard, pour exprimer chaque besoin. Des études ont été menées par la suite et, malgré le fait que chaque bébé soit différent et possède ses propres mimiques, le son et les réflexes posturaux des bébés liés à un besoin sont les mêmes partout dans le monde. De là est née la méthode Dunstan Baby Language. De nombreuses informations sont disponibles sur le web et sur le site dunstanbaby.fr.

Pour communiquer avec son bébé, on peut aussi signer, à savoir utiliser une communication gestuelle associée à la parole empruntant à la langue des signes française. Cela permet au tout petit d’exprimer plus facilement ses besoins et de limiter les frustrations. Il y a aussi tout un aspect ludique précieux, dans le signe lui-même et dans la modulation de la voix du parent, qui rapproche le parent de son bébé, et qui plus tard, à l’âge du langage, a souvent un impact positif sur les capacités de l’enfant à exprimer ses émotions. Pour en savoir plus : signes2mains.fr.

Mais n’oublions pas qu’un bébé peut avoir simplement le besoin d’exprimer ou de partager une émotion. Rire, s’étonner, mais aussi crier de colère ou pleurer de tristesse. L’écouter nécessite alors du parent une attention aimante, un contact corporel empathique dans le respect du consentement du bébé, des paroles simples. Accompagner une crise de larmes d’un tout petit demande beaucoup de patience, d’amour et d’humilité car ne pas connaître les raisons d’une telle émotion est toujours difficile pour un adulte habitué à tout rationaliser. Néanmoins, cette attention particulière, qui fait la force de l’écoute, permettra à l’enfant de traverser des émotions difficiles dès son plus jeune âge, faisant ainsi grandir sa confiance en lui. En outre, il est important de le rappeler à la suite d’Aletha Solter, l’autrice de « Pleurs et colères des enfants et des bébés » (awareparenting.com – section en français): « Aucune recherche ne démontre des dégâts cérébraux d’un bébé qui pleure dans les bras de sa mère. Par contre, quand un enfant est séparé de ses parents et pleure tout seul, son cerveau est envahi par tout un cocktail d’hormones de stress (le cortisol, par exemple) qui peuvent endommager le cerveau à long terme. Ce n’est pas le fait de pleurer qui déclenche ces hormones, c’est la terreur de se sentir abandonné qui les provoque. ». Si tous les besoins vitaux de notre bébé ont été vérifiés et comblés, nous pouvons alors écouter, accompagner ses pleurs. Et pour reprendre la métaphore de Marshall Rosenberg, se connecter dans ces cas-là est suffisant, se connecter est la correction.

Écouter les jeunes enfants

Le fait que l’enfant commence à parler et verbaliser ses besoins aide bien sûr le parent dans son travail d’écoute. Néanmoins, c’est un apprentissage assez long que d’ailleurs peu d’adultes ont accompli jusqu’au bout, tout simplement parce qu’il est très peu admis dans la société qu’un enfant exprime bruyamment ses émotions. Nombreux sont donc les adultes qui les ont refoulées et s’avèrent incapables de les exprimer de manière apaisée. En autorisant votre enfant à tempêter, crier, pleurer, rire aux éclats, vous l’aidez petit à petit à maîtriser son volcan émotionnel. Suivant l’évolution de la maturation du cerveau mise en lumière par les neurosciences, un enfant n’a pas les capacités d’exprimer ses émotions de manière socialement acceptable jusqu’à au moins 6 ou 7 ans. Si nous décidons de l’écouter, il est important d’intégrer ce fait. Se mettre à l’écoute de son enfant requiert alors principalement la capacité du parent à entrer dans l’univers personnel de celui-ci, fait de jeux et ponctué de ces fameuses tempêtes émotionnelles. un univers où le jeu est roi et où les émotions ne sont pas refoulées.

Le temps particulier et le jeu

L’un des meilleurs moyens de connaître son enfant, de l’apaiser et de remplir son réservoir affectif est de lui dédier chaque jour un temps particulier, rien qu’à lui. Souvent, à ce moment-là, le jeune enfant a envie de jouer avec son parent. La marche à suivre est alors d’écouter ses directives, de jouer comme il l’entend, sans mettre notre grain de sel ou tenter d’ influer dans un sens ou un autre. Il est primordial de s’intéresser profondément à ce que propose l’enfant. Le jeu est le meilleur outil dont il dispose pour mettre en scène et résoudre les conflits et les problématiques qu’il rencontre. Jouer avec lui permet de mieux le comprendre, d’entrer dans son monde et d’établir un lien de confiance. Cela va aussi l’aider à libérer des émotions enfouies. Le rire, notamment, est un excellent moyen de décharger un trop-plein. Les jeux de rôles, surtout ceux d’inversion de pouvoir, ou les jeux physiques, comme les batailles de coussins, ont de grandes vertus pour relâcher les tensions. Plus le parent se montre faible, piteux, démuni, plus l’enfant va pouvoir renforcer sa confiance en son pouvoir personnel si malmené dans une société où il est quasiment toujours le dominé. Le tout pour le parent est de s’engouffrer avec enthousiasme dans le jeu de l’enfant, sans rien induire. Il est important de sentir ce qui parle ou non à son enfant, ce qui le fait mourir de rire. Etant entendu qu’il ne faut pas avoir peur non plus d’écouter d’autres émotions. La rage, la tristesse peuvent émerger après une période de jeu connecté, et ce que nous appelons souvent « crise » est en fait le processus de guérison d’émotions blessées.

La décharge émotionnelle

Écouter les décharges émotionnelles plus ou moins fortes suivant les frustrations vécues par un jeune enfant demande comme pour les bébés beaucoup de patience car nous ne comprenons pas toujours pourquoi celui-ci se met dans tous ses états pour ce qui nous paraît parfois futile : un de ses jeux a été déplacé, un paquet de gâteau a été terminé, etc. Mais ces « futilités » n’en sont qu’en apparence et s’avèrent plutôt des leviers inconscients qu’utilise l’enfant pour libérer des tensions retenues pendant la journée ou parfois pendant plus longtemps encore. Il a besoin de sa figure d’attachement, attentive et disponible à 100%, en qui il a toute confiance, pour se délivrer de sa détresse ou de sa rage. Ecouter la décharge demande de se centrer sur l’enfant dans une posture d’empathie complète, même quand celui-ci nous prend pour cible de sa colère – et c’est souvent le cas ;). Ce qu’explique Patty Wipfler dans son ouvrage « A l’écoute des enfants », c’est d’éviter de distraire ou pire, isoler ou punir un enfant qui vous montre toute sa vulnérabilité. L’idée est d’écouter sans jugement ses sentiments ou ressentiments en les acceptant tels qu’ils sont. Oui, c’est mal de taper, mais cela ne sert à rien de le préciser. Empêcher en douceur un enfant de le faire et continuer à l’écouter dans sa rage va bien plus l’aider que se sentir mauvais. De simples mots comme « je t’aime », « raconte-moi » ou « je suis désolé pour toi » vont rassurer l’enfant sur votre amour et lui permettre de libérer ses tensions.Le besoin d’expression de notre enfant sera ainsi comblé sans passer par une rationalisation qui le coupe de ses ressentis. Une fois les tensions libérées, il adoptera naturellement un comportement « rationnel ».
D’ailleurs cela n’empêche pas, après la crise, à froid, de revenir dessus si l’enfant le souhaite. Mais ce qui fonctionne encore davantage est prendre conscience du lien entre l’émotion et sa manifestation corporelle : « Trembler de peur », « avoir chaud, transpirer » quand on se met en colère, etc. Nommer ses sensations aide l’enfant à écouter ce que son corps lui dit et c’est beaucoup plus simple pour lui à reconnaître que des émotions passées par le filtre du mental. C’est d’ailleurs un exercice passionnant pour nous, adultes, de nous reconnecter également au langage du corps : quand nous avons la chair de poule, quand notre cœur bat fort. Qu’est-ce que cela dit de nous?

Que notre enfant parle par son corps en se roulant par terre ou en chantant à tue-tête, ou qu’il nous confie ses peurs, ses joies, ses peines, la justesse de la posture d’écoute du parent s’avère un élément déterminant dans le processus de guérison.

Alors, comment s’en assurer?

L’écoute active : les solutions appartiennent à l’enfant ou l’adolescent

Arrêtons nous sur ce qu’on appelle l’écoute active – titre quelque peu redondant si l’on reprend la définition stricte du verbe « écouter ».
Née des travaux du psychologue américain Carl Rogers, l’écoute active a d’abord été utilisée dans un cadre thérapeutique. Il s’agit d’une technique consistant à utiliser la relance, le questionnement et la reformulation afin de s’assurer que l’on a compris au mieux ce que notre interlocuteur a à nous dire. Pour Carl Rogers, écouter implique une attitude chaleureuse et bienveillante en se connectant à l’autre par le cœur plutôt que par la raison.

Deux principes fondamentaux selon lui sont garants d’une bonne écoute :
– la non-directivité : il convient d’éviter de donner des conseils ou de tenter d’influencer celui qu’on écoute afin qu’il puisse s’exprimer en toute liberté. Garder l’assurance que notre interlocuteur possède ses propres clefs pour résoudre ses problématiques.
– l’empathie : accepter inconditionnellement le monde intérieur d’autrui, respecter profondément son point de vue, s’ouvrir à ce que l’autre ressent.

Reprise ensuite par Thomas Gordon dans son livre « Parents Efficaces », l’écoute active apparaît désormais comme l’un des outils les plus puissants pour comprendre les besoins de notre enfant et l’aider à résoudre ses difficultés. Dès qu’un enfant sait suffisamment s’exprimer et qu’un problème éclot – ce qui ne manque pas d’arriver, parfois plusieurs fois par jour – prendre des temps pour l’écouter peut se révéler très fructueux.

Voici, schématiquement, ce que préconise Thomas Gordon :
Questionner l’enfant sur la situation vécue et reformuler ses réponses sans interpréter ni conseiller, mais en appuyant de manière empathique sur l’émotion ou le besoin exprimé par l’enfant.
Par exemple :
« – Thomas m’a tapé à l’école.
– Il t’a tapé, mon chéri?
– Oui, il m’a donné un coup de pied à la jambe
– Aïe.
– Il est méchant
– Tu as trouvé qu’il était méchant avec toi?
– Oui, il me tape tout le temps.
– Il te tape tout le temps? Vraiment?
– Oui. Il m’embête, il est méchant.
– Je vois que le comportement de Thomas envers toi te cause du souci. Je me trompe?
– Je n’aime pas Thomas. »


Parfois exprimer ses sentiments suffira à l’enfant pour qu’il se sente compris et reconnu dans sa vérité. Parfois, il aura besoin de creuser plus loin. Dans ce cas, notre rôle sera de l’accompagner à créer ses propres solutions.
Si on poursuit l’exemple précédent :
« – Tu ne l’aimes pas. Son comportement te met mal-à-l’aise?
– J’aimerais ne plus le voir.
– Je comprends. Est-ce que c’est possible?
– Non, il est dans ma classe.
– C’est vrai. Qu’est-ce que tu pourrais faire pour que ça se passe mieux? »


Puis laisser l’enfant proposer ses idées sans chercher à l’influencer d’une quelconque manière. Parfois, nous serons surpris des solutions trouvées qui ne nous seraient jamais venues à l’esprit.

L’écoute active est la manière la plus respectueuse d’entrer en communication avec notre enfant, dans l’empathie et de manière non intrusive. Elle devrait être utilisée le plus souvent possible, et pas seulement en cas de problème. Elle est très précieuse quand nos adolescents sont confrontés à des questionnements sur des sujets épineux comme la sexualité, la drogue, le harcèlement. Il est alors essentiel de garantir une relation de confiance si facilement fragilisée dans ces années souvent complexes. Dans « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » comme dans « Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent », Adele Faber et Elaine Mazlish, rappellent les écueils dans lesquels éviter de tomber pour maintenir une communication fluide :

  • nier les sentiments (« mais non tu aimes forcément ton frère »)
  • faire une réponse philosophique (« on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie »)
  • conseiller (« tu devrais aller la voir pour t’excuser »)
  • questionner sur le pourquoi (« pourquoi tu as laissé ton sac à la merci des voleurs »)
  • défendre l’autre personne (« je comprends que ton amie t’en veuille »)
  • manifester de la pitié (« je te plains tellement, quelle horreur ce que tu vis »)
  • faire de la psychologie/psychanalyse de comptoir (« à mon avis c’est parce que tu as un problème de rivalité avec ton père que tu ne supportes pas ce professeur »)

Lorsque nous écoutons nos enfants, nous n’avons pas de réponse toute faite. La seule posture possible est d’entrer en empathie avec le vécu de notre enfant/ado, de se mettre à sa place. C’est souvent suffisant pour que la personne qui se sent ainsi entendue commence à prendre de la hauteur – se décoller de l’émotion forte – et entrevoir, élaborer ses propres solutions. Si nécessaire, le parent peut tenter de reformuler au plus juste la problématique exposée par l’enfant, nommer le mieux possible son ressenti et… voir ce qu’il se passe!

Ecouter soi-même pour écouter son enfant

Au fond, c’est peut-être par là qu’il m’aurait fallu commencer. Beaucoup de parents ont la meilleure volonté du monde d’appliquer tous les conseils précédents. Mais comme précisé plus haut, il est parfois bien inutile de conseiller si la personne ne se sent pas entendue. Combien de parents ont eux-mêmes le réservoir vide, des émotions non déchargées depuis longtemps, bref combien souffrent d’un manque cruel d’écoute! Quel est cet exemple que nous souhaitons donner si nous mettons toutes nos colères et nos frustrations sous le tapis? Soyons cohérents et appliquons le bon vieux dicton : charité bien ordonnée commence par soi-même.

L’écoute de ses propres besoins, la capacité à les reconnaître, cela demande de l’entraînement. Même si nous avons été conditionnés à parler chacal comme dirait Marshall Rosenberg (voir « Les mots sont des fenêtres »), nous pouvons devenir girafe, c’est-à-dire, pour reprendre les bases de la communication non-violente :

  • observer ce qui se passe
  • exprimer son ressenti
  • nommer le besoin caché derrière l’émotion
  • formuler une demande

Cela nous rendra aussi plus apte à reconnaître les besoins de nos enfants derrière leurs manifestations parfois tonitruantes…

Mais ce qui nous rendra plus aptes encore à écouter nos enfants, c’est d’être écoutés nous-mêmes. Quelle disponibilité pouvons-nous offrir si nous sommes nous-mêmes remplis de tensions? Apprendre à s’écouter entre conjoints avec empathie, demander à des ami(e)s de nous écouter, peut-être en leur donnant le mode d’emploi de l’écoute active, voilà qui aide beaucoup. Faire du sport, méditer, pratiquer un loisir ou une passion aide aussi à remplir son propre réservoir. Enfin, très répandus aux Etats-Unis mais plus méconnus en France, il existe des groupes pour se former à l’écoute. Cela permet à des personnes d’apprendre des bases simples d’écoute empathique, avec un petit protocole, en les invitant à exprimer au maximum leurs émotions par des manifestations physiques : rire, larmes, bâillements, tremblements, etc. L’idée est ensuite de créer autour de soi un petit réseau de co-écoutants pour s’échanger des séances d’écoute réciproque, en présence ou à distance. C’est un excellent moyen de décharger et libérer des tensions parfois très anciennes. Cette approche solidaire d’entraide par l’écoute se nomme aux Etats-Unis : la réévaluation par la co-écoute. Quelques éléments d’informations sont disponibles sur ce site: https://www.rc.org/publication/translations/french/frenchhowto

L’écoute est un chemin de longue haleine, un chemin vers soi et un chemin vers l’autre. Un pont entre vous et votre enfant que vous pourrez franchir ensemble de plus en plus joyeusement. En pratiquant l’écoute régulièrement avec notre enfant, ce dernier aura la chance de se sentir compris, respecté en tant qu’individu et soutenu sur son propre chemin. C’est un trésor inestimable pour lui et pour nous, parents, de pouvoir entretenir ces échanges profonds avec les êtres qui nous sont si chers. Alors ralentissons pour mettre notre oreille au diapason en nous rappelant à la suite de Goethe que « parler est un besoin, écouter est un art ».

Célia, pour l’équipe d’Enfances Épanouies


Bibliographie :

Priscilla Dunstan Il pleure, que dit-il?

A. Faber, E.Mazlish Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent

A. Faber, E.Mazlish Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent.

Thomas Gordon Parents efficaces

Marshall Rosenberg Les mots sont des fenêtres

Aletha Solter Pleurs et colères des enfants et des bébés

Patty Wipfler A l’écoute des enfants

Défi Mars 2020 : Motricité Libre

M comme Mars, M comme Motricité Libre

Ce mois-ci, on va se concentrer sur la Motricité libre de l’enfant.

mars défi

Qu’est-ce que c’est ?

La motricité libre c’est laisser l’enfant faire toutes les explorations autour de son corps, sans que l’adulte n’agisse sur ses mouvements. L’adulte n’a pour rôle que d’agir sur l’environnement pour sécuriser les expériences de l’enfant.

Pourquoi ?

La motricité libre permet que l’enfant ait une meilleure :
– confiance en lui
– conscience de lui (il connait mieux son corps, ses capacités et ses limites dans son environnement)
– autonomie
– estime de lui et sécurité intérieure
et
-un meilleur réflexe de protection en cas de chute

C’est plein de bonnes raisons, n’est-ce pas ?

Comment fait-on ?

On sécurise son espace de vie. Exemples :
– Produits dangereux en hauteur
– Lit au sol
– Meubles bien fixés et adaptés

On adapte son environnement en lui proposant du matériel dont il peut se servir seul. Exemples :
– vaisselle en inox ou en bois
– petit couteau à beurre

On met tout le matériel à sa disposition, en enlevant les dangers.

On accompagne l’enfant dans sa motricité, en respectant son rythme et ses acquisitions qui peuvent être très différentes d’un enfant à un autre.
On lui fait confiance sur ses capacités dès la naissance et on intervient au près de lui seulement s’il est en danger ou s’il le demande.
On intègre au plus tôt l’enfant durant les soins sur son corps, en ayant son consentement et en expliquant ce qui se passe. On le soutien en partageant avec lui sa joie et son enthousiasme lors de ses découvertes.

Ce qui entrave la motricité libre :

– les mobiles installés au dessus de l’enfant, qui ont tendance à favoriser la position sur le dos. Si l’enfant n’a rien au dessus de lui, il tournera plus facilement (cela permet aussi de faire quelques économies)
– le youpala est aussi proscrit, car l’enfant risque de courir avec, alors qu’il n’aura pas acquis les réactions de protection. (cela permet aussi de faire quelques économies)
– mettre l’enfant dans une position qu’il ne maitrise pas encore : les muscles ne sont pas prêts à maintenir cette position, que ce soit la position assise lorsqu’il est bébé, ou l’aider à faire la roue quand l’enfant est plus âgé. Et ceci est vrai, même si l’enfant est demandeur. Le guider oui, l’aider en allant au-delà de ses capacités physiques, non. Cela va entraver son développement, il n’a pas les muscles pour tenir cette position et n’a pas les réflexes de se protéger en cas de chute.

Les peurs du parent entravent aussi la motricité libre :
« non ! ne grimpe pas à l’arbre »
« attention au couteau, tu vas te couper ! »

« Accompagner » est le maitre mot, et si vous avez peur, venez nous en parler sur notre groupe Facebook privé « Enfances Épanouies – Échanges et conseils sans VEO » !

🙋🏽‍♀️ Des questions ? Des remarques ? Des expériences ? Partagez avec-nous sous ce post facebook public ou sur Instagram

ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’

Alors, prêts ? 3, 2, 1, en mars, accompagnez !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies

 


Défi Février 2020 : Frustration

F comme Février, F comme Frustration

frustration defi

La frustration est un sentiment désagréable qui nous arrive lorsque nous échouons, ne parvenons pas à atteindre un objectif, sommes en impossibilité de répondre à un de nos besoins, ou encore lorsque nous ne pouvons pas obtenir quelque chose qui nous tient à cœur.

Et là où, en tant qu’adultes, nous avons les capacités cérébrales requises pour pouvoir différer nos envies et nos besoins, et métaboliser nos frustrations pour qu’elles ne déclenchent pas de tempêtes émotionnelles, il est important de se rappeler que les enfants sont encore guidés par un cerveau en construction.

Par ailleurs, il est courant dans le discours éducatif « classique » d’entendre que les enfants ont besoin d’être frustrés pour grandir, ou pire, qu’il est nécessaire de leur imposer des frustrations pour éviter qu’ils ne deviennent « rois » ou « tyrans » …

Nous savons aujourd’hui qu’il s’agit d’une croyance erronée et limitante (cf notamment les travaux de Catherine Gueguen).

Alors, en février, j’accompagne les frustrations de mon enfant
Comme moi, il/elle a le droit de ressentir ce qu’il/elle ressent !

J’accueille son émotion, même en « tempête » lorsqu’elle survient et plus tard aussi, à froid.

Il/elle a le droit d’être entendu et légitimé dans sa difficulté passagère et d’être rassuré façon « Amour inconditionnel »

Le cas échéant, je ne provoque pas de situations frustrantes à son encontre « pour le faire grandir » et j’essaie d’anticiper les situations frustrantes évitables.

Il/elle a le droit d’être considéré.e comme n’importe quel être humain d’un autre âge, en tenant compte de ses spécificités.

J’explique, j’aide mon enfant à trouver peu à peu des solutions et des pistes pour appréhender les frustrations, les comprendre, les métaboliser et ainsi les rendre peu à peu supportables pour lui et pour son entourage.

Il/elle a le droit de ne pas encore savoir comment faire. Il/elle a besoin d’un accompagnement respectueux. Il/elle est en développement.

Alors, vous êtes prêts ?

3,2,1… En Février : Accompagnez !

 

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L’équipe d’Enfances Épanouies

 


Défi Janvier 2020 : Je m’exprime en « JE »

J comme Janvier, J comme JE m’essaie à la Communication Non Violente et m’exprime en « JE »

janier je défi
En Janvier, JE choisis de faire des efforts pour communiquer sans violence avec mes enfants.En Janvier, J’ASSUME la responsabilité de mes propres émotions, paroles et actions. Cela signifie que JE ne les projette pas et ne les attribue pas à mes enfants, mon conjoint.Pour cela, JE m’exerce à exprimer mes émotions, mes besoins en utilisant le JE.
Dites adieu au « TU QUI TUE » :
  • Tu me fatigues à crier
  • Tu ne fais même pas l’effort de goûter
  • Tu es de mauvaise humeur ce matin
  • Tu pourrais t’habiller plus vite
  • Tu n’as pas rangé ta chambre
  • Tu m’agaces / tu me saoules
  • Tu es chiant / pénible
    Etc…..Lorsque vous communiquez, exprimez ce que vous ressentez sans induire chez l’autre personne de sentiment de culpabilité.Ne la mettez pas sur la défensive.
    Soyez honnête et authentique, et faites parler votre cœur.L’objectif principal de la CNV consiste à relier ces émotions aux besoins plus profonds qui les sous-tendent.
    Pour cela, il convient de faire une pause et d’observer ce qui se passe, puis d’identifier les émotions qui apparaissent et votre ressenti.

    « Tu me fatigues à crier » devient « JE me sens agacée par tout ce bruit, j’ai besoin de calme » (besoin de sécurité).
    « Tu ne fais même pas l’effort de goûter mon plat » devient « JE me sens triste de voir que mon plat ne sera pas mangé » (besoin de reconnaissance).

    Et vous, avez-vous un exemple de formulation en JE ?

Faites-nous profiter de vos plus belles communications en commentaire sous ce post facebook public,

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Toute l’équipe d’Enfances Épanouies vous souhaite Meilleurs « JE » pour 2020 !

À vos marques, prêts ? Communiquez !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies

 


Défi Décembre 2019 : Don, Donner

D comme Décembre, D comme Don, D comme Donner

Donner la vie, Donner de soi, Donner à soi, Donner à l’autre.

En ces temps propices à la préparation des fêtes mais parfois maussades, ou générateurs de tensions familiales ou interpersonnelles, re-donnons du sens au don ♥️

Vous avez du temps ? Donnez-en à vos enfants, à votre conjoint.e, à vous-même, à quelqu’un qui a besoin de soutien.

Vous avez des objets dont vous ne vous servez plus ?
Donnez-les à quelqu’un qui en aurait besoin.

Vous avez des compétences en cuisine, couture, fabrications diverses ?
Donnez vos créations, juste comme ça, pour faire plaisir ou pour rendre service !

Vous avez des compétences immatérielles ?
Donnez, partagez votre expérience, votre savoir, votre savoir faire !

Et n’oubliez pas de venir nous dire ici ce que vous allez donner/avez donné sous ce post facebook -public-, ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’

C’est parti ?

3! 2! 1! Prêts ? DONNEZ !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies

 

Défi Novembre 2019 : Nourriture

N comme Novembre, N comme Nourriture

Ce mois-ci, nous abordons les violences faites aux enfants autour de l’alimentation….et malheureusement elles sont nombreuses !

Quelles sont-elles ?

  • Ne pas allaiter à la demande
  • Imposer un sevrage (partiel la nuit ou total)
  • Imposer des horaires de repas à l’enfant
  • Le priver de manger entre les moments décidés par les adultes pour les repas (à table)
  • Ne pas donner libre accès à de la nourriture saine à l’enfant tout au long de la journée
  • Obliger l’enfant à rester « bien assis » à table
  • L’abus de langage et la position adultiste dans l’injonction « à table ! »
  • Interdire à l’enfant de sortir de table
  • Forcer l’enfant à finir son assiette (ou le culpabiliser)
  • Forcer l’enfant à goûter de la nourriture
  • Ne pas accompagner l’enfant vis à vis de ses signes de faim
  • Ne pas accompagner l’émotion du dégoût chez l’enfant
  • Interdire à l’enfant de manger un aliment acheté parce que l’adulte a décidé que ce n’était pas adapté, sans réels risques (allergies, intolérances)
  • Ne pas adapter l’environnement
  • Ne pas montrer par l’exemplarité
  • Racler les contours de la bouche du bébé avec une cuillère
  • Ne pas demander au bébé s’il est d’accord pour enfiler un bavoir, lui mettre par surprise
  • Donner à manger au bébé uniquement à la cuillère et uniquement de la purée
  • Interdire le bébé d’attraper la nourriture dans nos assiettes
  • Proposer des purées à un bébé en DME
  • Utiliser une chaise haute alors que l’enfant veut clairement se mouvoir

Prêts à les éradiquer ?

Quelques petites pistes :

  • DME = Diversification Menée par l’Enfant
  • Repas en horaire consentie
  • Favoriser la motricité libre
  • Repas au sol
  • Repas sur table et chaise adaptés à l’enfant
  • Alimentation en accès libre
  • Respecter le consentement de l’enfant à tout moment et privilégier l’autonomie

Les moments de partage

En France, culturellement, ces moments en famille, ces temps de discussion, sont souvent associés à l’heure du repas. Lorsque les enfants sont partants avec ça, il n’y a pas de problème. Mais parfois ils y sont forcés. Un échange n’a pas à être imposé. Les parents peuvent adapter la vie de l’enfant afin qu’il ait suffisamment de temps de qualité en dehors des temps de repas. Un enfant a le droit de ne pas vouloir manger en même temps que ses parents. Échanger et se nourrir sont deux besoins essentiels mais ils n’ont pas nécessairement à faire parti de la même stratégie si l’enfant n’est pas OK pour ça.

Inclure l’enfant dans l’environnement

  • Proposer à l’enfant de cuisiner ensemble
  • Proposer à l’enfant de participer au choix du menu
  • Partager avec son enfant des moments au potager
  • Aller visiter une ferme avec son enfant
  • Amener son enfant au magasin bio, à l’AMAP et sur le marché local (saison)
  • Laisser choisir et goûter les aliments par lesquels l’enfant est attiré
  • Participer à des ateliers cuisine parent/enfant
  • Demander à visiter les cuisines d’un restaurant
  • Préparer un gâteau, en tête à tête
  • Inventer une nouvelle recette
  • Mélanger des aliments et en découvrir le goût

Comment remplacer l’injonction « À table »

Lorsque le parent a faim, il peut prévenir qu’il va préparer un repas ou juste un snack, il peut aussi tout simplement poser les aliments sur la table et quand tout est prêt aller voir chaque personne dans la maison en leur proposant de venir manger et/ou partager un temps ensemble. Si le moment ne convient pas aux autres membres de la famille, trouver ensemble des solutions (garder une assiette pour plus tard par exemple).

Le Bébé lance souvent son assiette

Avez-vous essayé de lui mettre de plus petites quantités ; plus régulièrement ? Si le bébé a peu de choses dans son assiette, forcément il ne risque pas d’en jeter beaucoup. Et hop, une fois qu’il a terminé, on peut resservir. A volonté. Jusqu’à ce qu’il n’ait plus faim. Et on peut l’accompagner sur la sensation de satiété : « tu sens que ton ventre a l’air bien rempli ? Est-ce qu’il y a encore de la place ? »

Si on voit que l’enfant se désintéresse de son assiette on peut alors lui proposer : « Tu aimerais aller t’installer pour lire un livre avec moi pour digérer tranquillement ? », par exemple

Le dégoût

Le dégoût est une émotion importante qu’on néglige souvent d’accompagner chez l’enfant. Lorsque l’enfant n’a plus faim et qu’il est dégoûté, que c’est « trop » pour lui… alors si on le force à manger, il n’exprime pas son émotion de dégoût, il la réprime même. Comme on mange aussi avec les yeux, un enfant/bébé peut refuser un plat juste en le voyant.

En accès libre

Carottes crues en bâtonnet, concombre cru en bâtonnet, noix de cajou, morceaux de pomme, brochettes de fruits ; banane ; cube noix de coco séchée, raisins secs.
Bref, vous l’aurez compris, fruits et légumes frais et secs à volonté!

Et chaque jour, nous viendrons sous ce post -public-, pour faire un résumé des moments que l’on a passés, liés avec la nourriture, avec nos enfants pendant la journée

ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’

 

A vos marques ? Prêts ? Mangez !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies