J comme Juillet, J comme Jugement



A très vite sous ce post facebook public, ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’.
L’équipe d’Enfances Épanouies
#défiDeJuillet
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J comme Juin, J comme Jardiner
Laissez-vous tenter à la découverte et partager un moment complice avec vos enfants. Nouer des liens avec la nature, prendre soin des plantes, les voir pousser, c’est un peu la métaphore de notre quotidien de parents, avec nos enfants.
J comme jardiner
Jardiner comme semer des graines nVEO
Et si en parallèle nous en profitions pour semer des graines autour de nous ?
Parce qu’avec le confinement, beaucoup de parents ont (re)découvert ce qu’est de vivre pleinement avec leurs enfants. Accompagner leurs émotions, suivre leur rythme et non celui que l’on s’impose au travail, cela peut modifier la relation et créer des opportunités pour cheminer vers plus de respect. Portons haut et fort la voix de la nVEO pour endiguer les violences.
Voici deux défis en un que nous vous lançons ce mois-ci. Êtes vous prêts à les relever ? Racontez-nous, sur notre groupe facebook, vos expériences du jardinage avec pourquoi pas des photos de vos plantations (sans vos enfants). Partagez-nous également à quelle occasion vous avez réussi à semer des graines nVEO et par quel chemin.
L’équipe d’Enfances Épanouies
Bonjour à tou.te.s !
Nous sommes hyper enthousiastes de vous annoncer l’ouverture de notre nouveau groupe n-VEO : Enfances Épanouies : In’Formation sur les Violences Éducatives Ordinaires.
Nous avons à cœur d’informer, à propos de la non-violence, un maximum de personnes. Le groupe principal d’Enfances Epanouies – Échanges et conseils sans VEO contient un questionnaire d’entrée assez sélectif afin de rester le plus sécure possible et fonctionne avec un maximum d’auto-gestion de la part des membres, avec l’appui de l’équipe de modération au besoin pour garantir la n-VEO et le respect dans les publications.
Or, nous aimerions toucher plus de monde et semer plus de graines pour des Enfances Épanouies.
On peut ainsi poser des questions à propos du contenu des modules, pour aller plus loin dans les thèmes abordés (c’est même recommandé pour nous aider à améliorer au fur et à mesure l’in’formation !).
Toutes publications personnelles et toutes situations qui nécessitent un accompagnement particuliers ne seront pas validées sur ce groupe In’formation.
Elles ont toujours leur place sur le groupe Échanges et Conseils ou nos sous-groupes à thème.
Vous pouvez nous aider à faire connaître ce groupe en vous y inscrivant et en y invitant vos amis facebook (pensez néanmoins à leur rappeler la nécessité de répondre aux questions d’entrée pour pouvoir y accéder). Si vous êtes déjà très informé.e.s à propos des VEO, vous êtes également les bienvenu.e.s pour nous aider à répondre aux questions et pousser les réflexions pour approfondir les in’formations !
Vous pouvez aussi contribuer à compléter ces in’formations, avec des idées, des textes ou des illustrations à vous, pour cela contactez-nous via la page enfances épanouies – grandir sans veo.
On espère que cette nouvelle vous réjouira autant que nous !
Venez nombreux vous In-former !
L’équipe d’Enfances Epanouies
À vos marques, prêts ? C’est parti !
L’équipe d’Enfances Épanouies
#défiDeMai #Gratitude #Merci
Mais est-ce là la signification du verbe écouter? Alfred Tomatis, un médecin ORL à l’origine d’une méthode révolutionnaire pour rééduquer l’oreille, rappelait dans son ouvrage « Vers l’écoute humaine » que l’être humain n’avait pas encore véritablement atteint ses capacités d’écoute : « c’est incontestablement vers l’écoute qu’il faut aller mais c’est là une des tâches les plus ardues que la gent humaine doit accomplir. »
Il faudrait d’abord s’entendre sur la définition du verbe « écouter », en se dégageant si possible de tout adultisme.
Revenons donc à l’étymologie. Le latin auscultare signifie « prêter l’oreille pour entendre, prêter attention, ajouter foi à ce qu’on entend ». A la différence de l’audition qui ne désigne que la réception passive du son, l’écoute, elle, consiste à sélectionner l’information sensorielle pour en faire du sens. Si entendre se fait malgré nous, écouter est un verbe actif qui exige du cerveau un effort supplémentaire d’attention, d’accueil et de décodage du message reçu, qui n’est pas seulement un message verbal mais également un message émotionnel.
Peut-on être en situation d’écouter lorsqu’on est dans un rapport de force? Quand notre intention, lorsque qu’on veut que notre enfant nous écoute, est qu’il accepte de faire ce que l’on dit, nous faussons d’ores et déjà le dialogue et rendons impossible la moindre écoute qui nécessite une relation équitable en fonction des besoins de chacun(e) – un tout petit ne peut pas différer ses besoins, un adulte, si; c’est pourquoi je parle d’équité. Un ordre, même masqué sous une formulation apparemment polie reste un ordre et ne provoquera que du stress chez notre enfant, bloquant ainsi ses capacités à répondre à la demande sous-jacente.
La première clef est donc de formuler un besoin et une demande correspondants à notre besoin dans l’acceptation pleine et entière que l’enfant a le droit de dire non et qu’il s’agira alors de trouver une stratégie commune pour répondre aux besoins de chacun(e).
En outre, du fait de l’immaturité de son cerveau, un enfant ne peut pas avoir les mêmes capacités d’écoute qu’un adulte. Il n’est pas câblé pour faire deux choses en même temps, par exemple : faire une construction de kaplas et écouter son parent qui lui demande de s’habiller parce que c’est bientôt l’heure de l’école. Si on souhaite que notre enfant puisse décoder notre message, il est bon de se mettre à sa hauteur, de lui prendre doucement la main par exemple, en lui parlant calmement et en respectant toujours l’activité qu’il est en train d’accomplir. Anticiper aussi est nécessaire. Le rythme de l’enfant n’est pas le même que le nôtre ou que celui imposé par notre société. Le presser d’écouter n’entraînera encore une fois qu’une réaction de stress qui empêchera sa compréhension.
Enfin et surtout, si nous souhaitons que notre enfant écoute – non pas pour qu’il exécute nos ordres mais pour établir une communication harmonieuse avec lui -, il serait judicieux de donner l’exemple. L’enfant apprend principalement par imitation, rappelons-le.
Or, savons-nous écouter nos enfants? Essayons-nous de les comprendre tels qu’ils sont? Sans chercher à les conseiller, les changer, les façonner à une image qui nous convient…
Dans notre société à mille à l’heure, prendre le temps d’écouter est un luxe que peu de gens s’octroient, peut-être même que peu de gens connaissent. Ecouter, vraiment, ce n’est pas inné et il est vain de demander à nos enfants de faire quelque chose que nous savons nous-mêmes si mal ou si peu faire. L’écoute est pourtant la clef de voûte de la confiance que vous fera votre enfant, garantissant ainsi des relations saines, affectueuses et profondes.
Alors, comment écouter?
J’aime beaucoup cette citation de Marshall Rosenberg : « Connect before correct ». Se connecter avant de corriger – corriger, dans le sens d’évaluer et combler les besoins insatisfaits. Afin de comprendre de quoi a besoin notre enfant, la première étape élémentaire est de se connecter à lui, ce qui signifie lui prêter une attention totale dans le moment présent, en d’autres termes, l’écouter à 100%.
Pour des soucis de lisibilité, je parlerai de l’écoute à différents âges car il n’est pas tout à fait pareil d’écouter un enfant non-verbal ou un adolescent par exemple, même si au fond, nous parlons bien d’une même posture.
Bien que peu de parents le savent, il est possible d’apprendre à reconnaître précisément les signes d’expression des besoins des nouveaux-nés et nourrissons. Maintenant qu’il est bien acquis que le bébé est une personne*, reconnaître le langage des tout petits est devenu un art auquel nous pouvons nous former.
* Voir le magnifique documentaire du même titre :
En effet, les bébés ont un langage universel pour exprimer chacun de leurs besoins. Par exemple, pour dire « je veux téter, je veux du lait », le bébé émet un son nasal «Neh» et forme un «N» avec sa bouche. Il le fait quelques fois, et quand la maman réagit directement parce qu’elle a appris à écouter ce signal alors il n’aura pas eu besoin de pleurer. C’est Priscilla Dunstan, une australienne à l’oreille absolue qui a découvert cela. Elle a analysé et enregistré les sons qu’émettait son bébé et compris qu’il existait un son, un geste, un regard, pour exprimer chaque besoin. Des études ont été menées par la suite et, malgré le fait que chaque bébé soit différent et possède ses propres mimiques, le son et les réflexes posturaux des bébés liés à un besoin sont les mêmes partout dans le monde. De là est née la méthode Dunstan Baby Language. De nombreuses informations sont disponibles sur le web et sur le site dunstanbaby.fr.
Pour communiquer avec son bébé, on peut aussi signer, à savoir utiliser une communication gestuelle associée à la parole empruntant à la langue des signes française. Cela permet au tout petit d’exprimer plus facilement ses besoins et de limiter les frustrations. Il y a aussi tout un aspect ludique précieux, dans le signe lui-même et dans la modulation de la voix du parent, qui rapproche le parent de son bébé, et qui plus tard, à l’âge du langage, a souvent un impact positif sur les capacités de l’enfant à exprimer ses émotions. Pour en savoir plus : signes2mains.fr.
Mais n’oublions pas qu’un bébé peut avoir simplement le besoin d’exprimer ou de partager une émotion. Rire, s’étonner, mais aussi crier de colère ou pleurer de tristesse. L’écouter nécessite alors du parent une attention aimante, un contact corporel empathique dans le respect du consentement du bébé, des paroles simples. Accompagner une crise de larmes d’un tout petit demande beaucoup de patience, d’amour et d’humilité car ne pas connaître les raisons d’une telle émotion est toujours difficile pour un adulte habitué à tout rationaliser. Néanmoins, cette attention particulière, qui fait la force de l’écoute, permettra à l’enfant de traverser des émotions difficiles dès son plus jeune âge, faisant ainsi grandir sa confiance en lui. En outre, il est important de le rappeler à la suite d’Aletha Solter, l’autrice de « Pleurs et colères des enfants et des bébés » (awareparenting.com – section en français): « Aucune recherche ne démontre des dégâts cérébraux d’un bébé qui pleure dans les bras de sa mère. Par contre, quand un enfant est séparé de ses parents et pleure tout seul, son cerveau est envahi par tout un cocktail d’hormones de stress (le cortisol, par exemple) qui peuvent endommager le cerveau à long terme. Ce n’est pas le fait de pleurer qui déclenche ces hormones, c’est la terreur de se sentir abandonné qui les provoque. ». Si tous les besoins vitaux de notre bébé ont été vérifiés et comblés, nous pouvons alors écouter, accompagner ses pleurs. Et pour reprendre la métaphore de Marshall Rosenberg, se connecter dans ces cas-là est suffisant, se connecter est la correction.
Le fait que l’enfant commence à parler et verbaliser ses besoins aide bien sûr le parent dans son travail d’écoute. Néanmoins, c’est un apprentissage assez long que d’ailleurs peu d’adultes ont accompli jusqu’au bout, tout simplement parce qu’il est très peu admis dans la société qu’un enfant exprime bruyamment ses émotions. Nombreux sont donc les adultes qui les ont refoulées et s’avèrent incapables de les exprimer de manière apaisée. En autorisant votre enfant à tempêter, crier, pleurer, rire aux éclats, vous l’aidez petit à petit à maîtriser son volcan émotionnel. Suivant l’évolution de la maturation du cerveau mise en lumière par les neurosciences, un enfant n’a pas les capacités d’exprimer ses émotions de manière socialement acceptable jusqu’à au moins 6 ou 7 ans. Si nous décidons de l’écouter, il est important d’intégrer ce fait. Se mettre à l’écoute de son enfant requiert alors principalement la capacité du parent à entrer dans l’univers personnel de celui-ci, fait de jeux et ponctué de ces fameuses tempêtes émotionnelles. un univers où le jeu est roi et où les émotions ne sont pas refoulées.
L’un des meilleurs moyens de connaître son enfant, de l’apaiser et de remplir son réservoir affectif est de lui dédier chaque jour un temps particulier, rien qu’à lui. Souvent, à ce moment-là, le jeune enfant a envie de jouer avec son parent. La marche à suivre est alors d’écouter ses directives, de jouer comme il l’entend, sans mettre notre grain de sel ou tenter d’ influer dans un sens ou un autre. Il est primordial de s’intéresser profondément à ce que propose l’enfant. Le jeu est le meilleur outil dont il dispose pour mettre en scène et résoudre les conflits et les problématiques qu’il rencontre. Jouer avec lui permet de mieux le comprendre, d’entrer dans son monde et d’établir un lien de confiance. Cela va aussi l’aider à libérer des émotions enfouies. Le rire, notamment, est un excellent moyen de décharger un trop-plein. Les jeux de rôles, surtout ceux d’inversion de pouvoir, ou les jeux physiques, comme les batailles de coussins, ont de grandes vertus pour relâcher les tensions. Plus le parent se montre faible, piteux, démuni, plus l’enfant va pouvoir renforcer sa confiance en son pouvoir personnel si malmené dans une société où il est quasiment toujours le dominé. Le tout pour le parent est de s’engouffrer avec enthousiasme dans le jeu de l’enfant, sans rien induire. Il est important de sentir ce qui parle ou non à son enfant, ce qui le fait mourir de rire. Etant entendu qu’il ne faut pas avoir peur non plus d’écouter d’autres émotions. La rage, la tristesse peuvent émerger après une période de jeu connecté, et ce que nous appelons souvent « crise » est en fait le processus de guérison d’émotions blessées.
Écouter les décharges émotionnelles plus ou moins fortes suivant les frustrations vécues par un jeune enfant demande comme pour les bébés beaucoup de patience car nous ne comprenons pas toujours pourquoi celui-ci se met dans tous ses états pour ce qui nous paraît parfois futile : un de ses jeux a été déplacé, un paquet de gâteau a été terminé, etc. Mais ces « futilités » n’en sont qu’en apparence et s’avèrent plutôt des leviers inconscients qu’utilise l’enfant pour libérer des tensions retenues pendant la journée ou parfois pendant plus longtemps encore. Il a besoin de sa figure d’attachement, attentive et disponible à 100%, en qui il a toute confiance, pour se délivrer de sa détresse ou de sa rage. Ecouter la décharge demande de se centrer sur l’enfant dans une posture d’empathie complète, même quand celui-ci nous prend pour cible de sa colère – et c’est souvent le cas ;). Ce qu’explique Patty Wipfler dans son ouvrage « A l’écoute des enfants », c’est d’éviter de distraire ou pire, isoler ou punir un enfant qui vous montre toute sa vulnérabilité. L’idée est d’écouter sans jugement ses sentiments ou ressentiments en les acceptant tels qu’ils sont. Oui, c’est mal de taper, mais cela ne sert à rien de le préciser. Empêcher en douceur un enfant de le faire et continuer à l’écouter dans sa rage va bien plus l’aider que se sentir mauvais. De simples mots comme « je t’aime », « raconte-moi » ou « je suis désolé pour toi » vont rassurer l’enfant sur votre amour et lui permettre de libérer ses tensions.Le besoin d’expression de notre enfant sera ainsi comblé sans passer par une rationalisation qui le coupe de ses ressentis. Une fois les tensions libérées, il adoptera naturellement un comportement « rationnel ».
D’ailleurs cela n’empêche pas, après la crise, à froid, de revenir dessus si l’enfant le souhaite. Mais ce qui fonctionne encore davantage est prendre conscience du lien entre l’émotion et sa manifestation corporelle : « Trembler de peur », « avoir chaud, transpirer » quand on se met en colère, etc. Nommer ses sensations aide l’enfant à écouter ce que son corps lui dit et c’est beaucoup plus simple pour lui à reconnaître que des émotions passées par le filtre du mental. C’est d’ailleurs un exercice passionnant pour nous, adultes, de nous reconnecter également au langage du corps : quand nous avons la chair de poule, quand notre cœur bat fort. Qu’est-ce que cela dit de nous?
Que notre enfant parle par son corps en se roulant par terre ou en chantant à tue-tête, ou qu’il nous confie ses peurs, ses joies, ses peines, la justesse de la posture d’écoute du parent s’avère un élément déterminant dans le processus de guérison.
Alors, comment s’en assurer?
Arrêtons nous sur ce qu’on appelle l’écoute active – titre quelque peu redondant si l’on reprend la définition stricte du verbe « écouter ».
Née des travaux du psychologue américain Carl Rogers, l’écoute active a d’abord été utilisée dans un cadre thérapeutique. Il s’agit d’une technique consistant à utiliser la relance, le questionnement et la reformulation afin de s’assurer que l’on a compris au mieux ce que notre interlocuteur a à nous dire. Pour Carl Rogers, écouter implique une attitude chaleureuse et bienveillante en se connectant à l’autre par le cœur plutôt que par la raison.
Deux principes fondamentaux selon lui sont garants d’une bonne écoute :
– la non-directivité : il convient d’éviter de donner des conseils ou de tenter d’influencer celui qu’on écoute afin qu’il puisse s’exprimer en toute liberté. Garder l’assurance que notre interlocuteur possède ses propres clefs pour résoudre ses problématiques.
– l’empathie : accepter inconditionnellement le monde intérieur d’autrui, respecter profondément son point de vue, s’ouvrir à ce que l’autre ressent.
Reprise ensuite par Thomas Gordon dans son livre « Parents Efficaces », l’écoute active apparaît désormais comme l’un des outils les plus puissants pour comprendre les besoins de notre enfant et l’aider à résoudre ses difficultés. Dès qu’un enfant sait suffisamment s’exprimer et qu’un problème éclot – ce qui ne manque pas d’arriver, parfois plusieurs fois par jour – prendre des temps pour l’écouter peut se révéler très fructueux.
Voici, schématiquement, ce que préconise Thomas Gordon :
Questionner l’enfant sur la situation vécue et reformuler ses réponses sans interpréter ni conseiller, mais en appuyant de manière empathique sur l’émotion ou le besoin exprimé par l’enfant.
Par exemple :
« – Thomas m’a tapé à l’école.
– Il t’a tapé, mon chéri?
– Oui, il m’a donné un coup de pied à la jambe
– Aïe.
– Il est méchant
– Tu as trouvé qu’il était méchant avec toi?
– Oui, il me tape tout le temps.
– Il te tape tout le temps? Vraiment?
– Oui. Il m’embête, il est méchant.
– Je vois que le comportement de Thomas envers toi te cause du souci. Je me trompe?
– Je n’aime pas Thomas. »
Parfois exprimer ses sentiments suffira à l’enfant pour qu’il se sente compris et reconnu dans sa vérité. Parfois, il aura besoin de creuser plus loin. Dans ce cas, notre rôle sera de l’accompagner à créer ses propres solutions.
Si on poursuit l’exemple précédent :
« – Tu ne l’aimes pas. Son comportement te met mal-à-l’aise?
– J’aimerais ne plus le voir.
– Je comprends. Est-ce que c’est possible?
– Non, il est dans ma classe.
– C’est vrai. Qu’est-ce que tu pourrais faire pour que ça se passe mieux? »
Puis laisser l’enfant proposer ses idées sans chercher à l’influencer d’une quelconque manière. Parfois, nous serons surpris des solutions trouvées qui ne nous seraient jamais venues à l’esprit.
L’écoute active est la manière la plus respectueuse d’entrer en communication avec notre enfant, dans l’empathie et de manière non intrusive. Elle devrait être utilisée le plus souvent possible, et pas seulement en cas de problème. Elle est très précieuse quand nos adolescents sont confrontés à des questionnements sur des sujets épineux comme la sexualité, la drogue, le harcèlement. Il est alors essentiel de garantir une relation de confiance si facilement fragilisée dans ces années souvent complexes. Dans « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » comme dans « Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent », Adele Faber et Elaine Mazlish, rappellent les écueils dans lesquels éviter de tomber pour maintenir une communication fluide :
Lorsque nous écoutons nos enfants, nous n’avons pas de réponse toute faite. La seule posture possible est d’entrer en empathie avec le vécu de notre enfant/ado, de se mettre à sa place. C’est souvent suffisant pour que la personne qui se sent ainsi entendue commence à prendre de la hauteur – se décoller de l’émotion forte – et entrevoir, élaborer ses propres solutions. Si nécessaire, le parent peut tenter de reformuler au plus juste la problématique exposée par l’enfant, nommer le mieux possible son ressenti et… voir ce qu’il se passe!
Au fond, c’est peut-être par là qu’il m’aurait fallu commencer. Beaucoup de parents ont la meilleure volonté du monde d’appliquer tous les conseils précédents. Mais comme précisé plus haut, il est parfois bien inutile de conseiller si la personne ne se sent pas entendue. Combien de parents ont eux-mêmes le réservoir vide, des émotions non déchargées depuis longtemps, bref combien souffrent d’un manque cruel d’écoute! Quel est cet exemple que nous souhaitons donner si nous mettons toutes nos colères et nos frustrations sous le tapis? Soyons cohérents et appliquons le bon vieux dicton : charité bien ordonnée commence par soi-même.
L’écoute de ses propres besoins, la capacité à les reconnaître, cela demande de l’entraînement. Même si nous avons été conditionnés à parler chacal comme dirait Marshall Rosenberg (voir « Les mots sont des fenêtres »), nous pouvons devenir girafe, c’est-à-dire, pour reprendre les bases de la communication non-violente :
Cela nous rendra aussi plus apte à reconnaître les besoins de nos enfants derrière leurs manifestations parfois tonitruantes…
Mais ce qui nous rendra plus aptes encore à écouter nos enfants, c’est d’être écoutés nous-mêmes. Quelle disponibilité pouvons-nous offrir si nous sommes nous-mêmes remplis de tensions? Apprendre à s’écouter entre conjoints avec empathie, demander à des ami(e)s de nous écouter, peut-être en leur donnant le mode d’emploi de l’écoute active, voilà qui aide beaucoup. Faire du sport, méditer, pratiquer un loisir ou une passion aide aussi à remplir son propre réservoir. Enfin, très répandus aux Etats-Unis mais plus méconnus en France, il existe des groupes pour se former à l’écoute. Cela permet à des personnes d’apprendre des bases simples d’écoute empathique, avec un petit protocole, en les invitant à exprimer au maximum leurs émotions par des manifestations physiques : rire, larmes, bâillements, tremblements, etc. L’idée est ensuite de créer autour de soi un petit réseau de co-écoutants pour s’échanger des séances d’écoute réciproque, en présence ou à distance. C’est un excellent moyen de décharger et libérer des tensions parfois très anciennes. Cette approche solidaire d’entraide par l’écoute se nomme aux Etats-Unis : la réévaluation par la co-écoute. Quelques éléments d’informations sont disponibles sur ce site: https://www.rc.org/publication/translations/french/frenchhowto
L’écoute est un chemin de longue haleine, un chemin vers soi et un chemin vers l’autre. Un pont entre vous et votre enfant que vous pourrez franchir ensemble de plus en plus joyeusement. En pratiquant l’écoute régulièrement avec notre enfant, ce dernier aura la chance de se sentir compris, respecté en tant qu’individu et soutenu sur son propre chemin. C’est un trésor inestimable pour lui et pour nous, parents, de pouvoir entretenir ces échanges profonds avec les êtres qui nous sont si chers. Alors ralentissons pour mettre notre oreille au diapason en nous rappelant à la suite de Goethe que « parler est un besoin, écouter est un art ».
Célia, pour l’équipe d’Enfances Épanouies
Bibliographie :
Priscilla Dunstan Il pleure, que dit-il?
A. Faber, E.Mazlish Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent
A. Faber, E.Mazlish Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent.
Thomas Gordon Parents efficaces
Marshall Rosenberg Les mots sont des fenêtres
Aletha Solter Pleurs et colères des enfants et des bébés
Patty Wipfler A l’écoute des enfants
Ce mois-ci, on va se concentrer sur la Motricité libre de l’enfant.
La motricité libre c’est laisser l’enfant faire toutes les explorations autour de son corps, sans que l’adulte n’agisse sur ses mouvements. L’adulte n’a pour rôle que d’agir sur l’environnement pour sécuriser les expériences de l’enfant.
La motricité libre permet que l’enfant ait une meilleure :
– confiance en lui
– conscience de lui (il connait mieux son corps, ses capacités et ses limites dans son environnement)
– autonomie
– estime de lui et sécurité intérieure
et
-un meilleur réflexe de protection en cas de chute
C’est plein de bonnes raisons, n’est-ce pas ?
On sécurise son espace de vie. Exemples :
– Produits dangereux en hauteur
– Lit au sol
– Meubles bien fixés et adaptés
On adapte son environnement en lui proposant du matériel dont il peut se servir seul. Exemples :
– vaisselle en inox ou en bois
– petit couteau à beurre
On met tout le matériel à sa disposition, en enlevant les dangers.
On accompagne l’enfant dans sa motricité, en respectant son rythme et ses acquisitions qui peuvent être très différentes d’un enfant à un autre.
On lui fait confiance sur ses capacités dès la naissance et on intervient au près de lui seulement s’il est en danger ou s’il le demande.
On intègre au plus tôt l’enfant durant les soins sur son corps, en ayant son consentement et en expliquant ce qui se passe. On le soutien en partageant avec lui sa joie et son enthousiasme lors de ses découvertes.
– les mobiles installés au dessus de l’enfant, qui ont tendance à favoriser la position sur le dos. Si l’enfant n’a rien au dessus de lui, il tournera plus facilement (cela permet aussi de faire quelques économies)
– le youpala est aussi proscrit, car l’enfant risque de courir avec, alors qu’il n’aura pas acquis les réactions de protection. (cela permet aussi de faire quelques économies)
– mettre l’enfant dans une position qu’il ne maitrise pas encore : les muscles ne sont pas prêts à maintenir cette position, que ce soit la position assise lorsqu’il est bébé, ou l’aider à faire la roue quand l’enfant est plus âgé. Et ceci est vrai, même si l’enfant est demandeur. Le guider oui, l’aider en allant au-delà de ses capacités physiques, non. Cela va entraver son développement, il n’a pas les muscles pour tenir cette position et n’a pas les réflexes de se protéger en cas de chute.
Les peurs du parent entravent aussi la motricité libre :
« non ! ne grimpe pas à l’arbre »
« attention au couteau, tu vas te couper ! »
« Accompagner » est le maitre mot, et si vous avez peur, venez nous en parler sur notre groupe Facebook privé « Enfances Épanouies – Échanges et conseils sans VEO » !
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Alors, prêts ? 3, 2, 1, en mars, accompagnez !
L’équipe d’Enfances Épanouies
#accompagnementrespectueux #défiparentalité #défi #parentalité #parentaliterespectueuse #défiDeMars #enfancesepanouies #enfanceheureuse #nveo #veo #violenceseducativesordinaires #violenceséducativesordinaires #violenceseducatives #violences #education #motricitéLibre #MotricitéLibreDeLenfant
#developpementpersonnel #développementpersonnel
La frustration est un sentiment désagréable qui nous arrive lorsque nous échouons, ne parvenons pas à atteindre un objectif, sommes en impossibilité de répondre à un de nos besoins, ou encore lorsque nous ne pouvons pas obtenir quelque chose qui nous tient à cœur.
Et là où, en tant qu’adultes, nous avons les capacités cérébrales requises pour pouvoir différer nos envies et nos besoins, et métaboliser nos frustrations pour qu’elles ne déclenchent pas de tempêtes émotionnelles, il est important de se rappeler que les enfants sont encore guidés par un cerveau en construction.
Par ailleurs, il est courant dans le discours éducatif « classique » d’entendre que les enfants ont besoin d’être frustrés pour grandir, ou pire, qu’il est nécessaire de leur imposer des frustrations pour éviter qu’ils ne deviennent « rois » ou « tyrans » …
Nous savons aujourd’hui qu’il s’agit d’une croyance erronée et limitante (cf notamment les travaux de Catherine Gueguen).
Alors, en février, j’accompagne les frustrations de mon enfant
Comme moi, il/elle a le droit de ressentir ce qu’il/elle ressent !
J’accueille son émotion, même en « tempête » lorsqu’elle survient et plus tard aussi, à froid.
Il/elle a le droit d’être entendu et légitimé dans sa difficulté passagère et d’être rassuré façon « Amour inconditionnel »
Le cas échéant, je ne provoque pas de situations frustrantes à son encontre « pour le faire grandir » et j’essaie d’anticiper les situations frustrantes évitables.
Il/elle a le droit d’être considéré.e comme n’importe quel être humain d’un autre âge, en tenant compte de ses spécificités.
J’explique, j’aide mon enfant à trouver peu à peu des solutions et des pistes pour appréhender les frustrations, les comprendre, les métaboliser et ainsi les rendre peu à peu supportables pour lui et pour son entourage.
Il/elle a le droit de ne pas encore savoir comment faire. Il/elle a besoin d’un accompagnement respectueux. Il/elle est en développement.
Alors, vous êtes prêts ?
3,2,1… En Février : Accompagnez !
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#frustration #accompagnementrespectueux #défiparentalité #défi #parentalité #parentaliterespectueuse #défideFévrier #février #enfancesepanouies #enfanceheureuse #nveo #veo #violenceseducativesordinaires #violenceséducativesordinaires #violenceseducatives #violences #education #communicationnonviolente #cnv #developpementpersonnel #développementpersonnel
« Tu me fatigues à crier » devient « JE me sens agacée par tout ce bruit, j’ai besoin de calme » (besoin de sécurité).
« Tu ne fais même pas l’effort de goûter mon plat » devient « JE me sens triste de voir que mon plat ne sera pas mangé » (besoin de reconnaissance).
Et vous, avez-vous un exemple de formulation en JE ?
Faites-nous profiter de vos plus belles communications en commentaire sous ce post facebook public,
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Toute l’équipe d’Enfances Épanouies vous souhaite Meilleurs « JE » pour 2020 !
À vos marques, prêts ? Communiquez !
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Donner la vie, Donner de soi, Donner à soi, Donner à l’autre.
En ces temps propices à la préparation des fêtes mais parfois maussades, ou générateurs de tensions familiales ou interpersonnelles, re-donnons du sens au don ♥️
Vous avez du temps ? Donnez-en à vos enfants, à votre conjoint.e, à vous-même, à quelqu’un qui a besoin de soutien.
Vous avez des objets dont vous ne vous servez plus ?
Donnez-les à quelqu’un qui en aurait besoin.
Vous avez des compétences en cuisine, couture, fabrications diverses ?
Donnez vos créations, juste comme ça, pour faire plaisir ou pour rendre service !
Vous avez des compétences immatérielles ?
Donnez, partagez votre expérience, votre savoir, votre savoir faire !
Et n’oubliez pas de venir nous dire ici ce que vous allez donner/avez donné sous ce post facebook -public-, ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’
C’est parti ?
3! 2! 1! Prêts ? DONNEZ !
L’équipe d’Enfances Épanouies
Ce mois-ci, nous abordons les violences faites aux enfants autour de l’alimentation….et malheureusement elles sont nombreuses !
Prêts à les éradiquer ?
En France, culturellement, ces moments en famille, ces temps de discussion, sont souvent associés à l’heure du repas. Lorsque les enfants sont partants avec ça, il n’y a pas de problème. Mais parfois ils y sont forcés. Un échange n’a pas à être imposé. Les parents peuvent adapter la vie de l’enfant afin qu’il ait suffisamment de temps de qualité en dehors des temps de repas. Un enfant a le droit de ne pas vouloir manger en même temps que ses parents. Échanger et se nourrir sont deux besoins essentiels mais ils n’ont pas nécessairement à faire parti de la même stratégie si l’enfant n’est pas OK pour ça.
Lorsque le parent a faim, il peut prévenir qu’il va préparer un repas ou juste un snack, il peut aussi tout simplement poser les aliments sur la table et quand tout est prêt aller voir chaque personne dans la maison en leur proposant de venir manger et/ou partager un temps ensemble. Si le moment ne convient pas aux autres membres de la famille, trouver ensemble des solutions (garder une assiette pour plus tard par exemple).
Avez-vous essayé de lui mettre de plus petites quantités ; plus régulièrement ? Si le bébé a peu de choses dans son assiette, forcément il ne risque pas d’en jeter beaucoup. Et hop, une fois qu’il a terminé, on peut resservir. A volonté. Jusqu’à ce qu’il n’ait plus faim. Et on peut l’accompagner sur la sensation de satiété : « tu sens que ton ventre a l’air bien rempli ? Est-ce qu’il y a encore de la place ? »
Si on voit que l’enfant se désintéresse de son assiette on peut alors lui proposer : « Tu aimerais aller t’installer pour lire un livre avec moi pour digérer tranquillement ? », par exemple
Le dégoût est une émotion importante qu’on néglige souvent d’accompagner chez l’enfant. Lorsque l’enfant n’a plus faim et qu’il est dégoûté, que c’est « trop » pour lui… alors si on le force à manger, il n’exprime pas son émotion de dégoût, il la réprime même. Comme on mange aussi avec les yeux, un enfant/bébé peut refuser un plat juste en le voyant.
Carottes crues en bâtonnet, concombre cru en bâtonnet, noix de cajou, morceaux de pomme, brochettes de fruits ; banane ; cube noix de coco séchée, raisins secs.
Bref, vous l’aurez compris, fruits et légumes frais et secs à volonté!
Et chaque jour, nous viendrons sous ce post -public-, pour faire un résumé des moments que l’on a passés, liés avec la nourriture, avec nos enfants pendant la journée
ou sur notre groupe ‘échanges et conseils sans veo’
A vos marques ? Prêts ? Mangez !
L’équipe d’Enfances Épanouies