
Ne gardons pas le mystère pour nous plus longtemps…Les fêtes de fin d’année approchent ! Nombreux sommes-nous à nous questionner au sujet de nos enfants, sur le fait de « faire croire ou non au Père Noël ». Si cette décision appartient à chacun, il n’en incombe pas moins de faire ce choix en toute connaissance de causes (et de conséquences, pour le coup). Voici donc notre point de vue sur la question et quelques pistes pouvant constituer des alternatives, sous l’angle des VEO, toujours…
Faire croire à ses enfants en l’existence du Père Noël est une chose, utiliser cette croyance pour « qu’ils se tiennent tranquilles » en est une autre. Même si, dans le prisme des VEO, les deux propositions ne semblent pas si éloignées que ça.
Regardez donc en toute objectivité :
Pour la première affirmation, « Oui, le père Noël existe ». Très franchement, à part quelques victimes du sempiternel « syndrome de Peter Pan » (Si vous en êtes, arrêtez la lecture de cet article ici, vraiment. Non ? Bon, j’avais prévenu…), plus personne ne vous dirait que c’est vrai. Ok ? C’est donc un mensonge, par définition.
Pour ce qui est de la seconde proposition, encore pire.
Voyons voir : « Si tu n’es pas sage, le Père Noël ne passera pas ! ». Bon alors, là, clairement, ça se corse (et c’est bien moins joli que l’île du même nom. Coucou Corsica
Or, si l’on n’apprend pas aux enfants à ne pas frapper tout en les frappant nous-mêmes, il en va de même pour tout le reste, dont les mensonges et le chantage susmentionnés.
N’oublions pas que les enfants apprennent aussi par mimétisme. Soyons exemplaires.
D’autant plus que le mensonge ne s’arrête pas là : souvent, les plus grands entrent dans
« la combine » pour continuer à leurrer les plus petits. C’est un cercle sans fin. D’un autre côté, comme l’indique notre postulat de départ, nous nous plaçons toujours du point de vue l’enfant. A partir de là, essayons de nous mettre à la place de celui ou celle qui y croit très fort au Père Noël et dont l’entourage maintient fermement la croyance… Le jour où j’apprends « la vérité », de surcroît si cette dernière m’est annoncée brutalement (ou pas) par un copain d’école ou une cousine plus âgée, comment je me sens très concrètement ?
Bien sûr, l’état dans lequel je vais me retrouver successivement à cette annonce pourra varier selon mon degré de croyance, ma maturité, mon état psychologique du moment, mes aptitudes personnelles et mon caractère, mais globalement, le curseur se placera entre « Haute trahison » et « C’est pas si grave » en passant par « déception extrême ».
Le « jeu » en vaut-il la chandelle ? La question reste posée…
Voilà, le décor est posé et implique encore bien d’autres dimensions, notamment commerciales pour ne citer qu’elles. En effet, malgré le « STOP PUB » qui siège sur notre boîte aux lettres et la télé (pourtant éteinte) qui trône (pourtant encore) dans notre salon, les catalogues de jouets sont tout de même parvenus à emplir notre espace de quiétude. Bah oui, desfois qu’on oublie que Noël approche et que « le père Noël est en train de préparer sa saison de rush », il faut bien que la sphère commerçante se charge de nous le rappeler…
Partant de cela, rassurez-vous, il y a tout un tas de choses à dire et à faire avec les enfants autour de Noël sans se sentir obligé d’en passer par là.
Par exemple :
- Laisser l’enfant vous guider ! Oui, vous avez bien lu 😉 Dans une relation saine et égalitaire, exempte de VEO, chacun peut exprimer son avis sur les questions de la vie. Et quand celle du Père Noël arrive sur le tapis, pourquoi ne pas utiliser l’écoute active ?! ça pourrait prendre cette forme : « Et toi, qu’en penses-tu ? ». Cette petite phrase toute simple a plusieurs atouts : en plus de nous renseigner sur le « degré de croyance personnelle et individuelle» de l’enfant, elle permet de rester dans l’accompagnement de celle-ci sans toutefois en être à l’origine et sans la renforcer. On ajustera alors plus facilement notre façon d’accompagner notre petit tout en conservant un positionnement assez neutre.
- Tout miser sur le partage, l’amour, le don de soi, le temps passé ensemble autour de la préparation de la fête, la réflexion autour du menu, des cadeaux que chacun souhaiterait se voir offrir et que chacun souhaiterait offrir. « Fabriquer » la fête ensemble de façon à tisser les souvenirs qui s’y rapporteront. Redonner à Noël ses lettres de noblesse (façon de parler hein, je vous vois venir^^).
- C’est l’occasion d’ouvrir
ses chakrasson esprit, et celui des enfants: Bah oui, c’est quoi Noël? D’où vient cette fête? Quelle en est l’origine? Comment fête-t-on Noël de par le vaste Monde? Profitons-en pour faire des recherches, élargir nos connaissances, approfondir le sujet! - C’est le moment de travailler le sens de l’empathie et de sensibiliser toute la famille au fait que Noël, ben c’est pas la fête pour tout le monde en réalité. Suivant les pays, les croyances, les obédiences…etc… la coutume de « l’assiette supplémentaire à table le soir du réveillon », à la base, n’est pas destinée à ce que le Père Noël puisse prendre une petite collation au pied du sapin entre deux livraisons. Non. Désolée de vous décevoir à nouveau. Cette assiette vide est réservée au « mendiant » qui viendrait frapper à la porte le soir de Noël pour se réchauffer et se restaurer autour de la table familiale…
Parce que c’est tout cela la « Magie de Noël », et que ça n’a franchement pas grand chose à voir avec « Le Grand Bonhomme En Rouge ».
Si malgré tout, vous décidez qu’insister sur cette croyance présente plus d’aspects positifs que négatifs pour l’enfant, essayez de rester objectif : cela reste un mensonge que votre enfant pourra vivre difficilement. A ce moment-là, vous devrez accueillir ses émotions, sa déception, et pourquoi pas sa tristesse? Il vous faudra alors assumer ce choix.
De ce fait, lorsque nous nous sentons tenté(e)s par le « faire croire », essayons de toujours nous poser la question suivante :
« Mon enfant a-t-il besoin de croire ou est-ce moi qui en ai besoin ? »
Et pour celles et ceux qui aiment s’appuyer sur les livres jeunesse pour faire passer les messages, voici une petite bibliographie qui pourrait vous être fort utile en cette période :
Le Noël de Balthazar
http://www.editions-hatier.fr/livre/le-noel-de-balthazar
Le Noël de Franklin (la Tortue, ndlr) http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/bourgeois-paulette-clark-brenda/le-noel-de-franklin,673995.aspx
Ernest et Célestine : Le sapin de Noël
http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/5310-ernest-et-celestine-le-sapin-de-noel
Agathe ne croit pas au Père Noël
http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/50137-agathe-ne-croit-pas-au-pere-noel
Combien de nuits reste-t-il avant Noël ?
http://www.lespetitsbouquins.com/livres/combien-de-nuits-reste-t-il-avant-noel/
Et….. Joyeux Noël à tou(te)s bien sûr !
Aude, pour la collégiale (merci les copains
Pour aller plus loin :