Faut-il décalotter bébé ?

Merci à Guy Sinden qui a pris le temps de rédiger cet article dont il connait fort bien la problématique.

Doit-on accorder une attention particulière aux parties génitales du garçon ?

Précisions

Avant de parler de phimosis et du traitement du prépuce chez le garçon, il faut savoir de quoi il s’agit. Le prépuce est une double-peau mobile qui a une fonction de protection du gland et une fonction sexuelle. Ainsi son décalottage met à jour sa face interne, une muqueuse hautement spécialisée et très sensible, ainsi que le frein sur sa partie inférieure. Les deux sont les zones les plus sensibles du pénis, de loin plus sensibles que le gland. Lors d’une circoncision le prépuce disparaît et le frein très souvent également.

faut il décalotter

Le décalottage

98% des garçons naissent avec un prépuce soudé au gland. Comment intervient le décalottage ? Il est l’aboutissement d’un cheminement naturel, qui mène par les progressions suivantes : Le prépuce va lentement se décoller du gland, alors que l’ouverture du prépuce reste serrée. Dans cette phase, le prépuce peut ballonner lors de la miction. La phase suivante est la dilatation progressive de l’ouverture du prépuce, jusqu’au décalottage complet. Ceci s’opère au gré des années par les activités d’auto-sexualité, ainsi que les érections nocturnes et matinales. Le décalottage complet intervient en moyenne à 10,4 ans. Ces chiffres sont le résultat d’études qui datent (1968 pour la première) et ont été confirmés par la suite. 5% des garçons ne décalottent pas à 17 ans, les derniers décalottent vers 20 ans.

 

Le phimosis

Alors, le fameux phimosis, qu’est-ce que c’est ?
Le phimosis, mot péjorativement connoté, est, nous l’avons vu, un état normal chez l’enfant, et pour plus de clarté dans l’esprit du commun des mortel-l-e-s, il serait préférable de réserver ce terme à des cas réellement pathologiques, car le mot phimosis doit s’accompagner soit du mot « Physiologique » (donc normal), soit du mot « pathologique » (donc digne de l’attention du corps médical). Le premier ayant été développé, penchons-nous sur le second. Dans les pays qui ne pratiquent pas le décalottage, il (le phimosis pathologique) est très rare (de l’ordre de 1%). C’est justement l’impatience notamment des mamans et la méconnaissance dans le milieu médical qui incitent à décalotter le garçon bien avant l’heure, souvent par souci hygiéniste. Ces décalottages peuvent causer des déchirures de la membrane qui relie le prépuce au gland, mais également des microfissures au niveau de l’ouverture préputiale. Les cicatrisations à répétition rendent ces tissus rigides et incapables de de se dilater naturellement par la suite. Outre ces dangers, le décalottage prématuré peut engendrer un paraphimosis, qui est une urgence : le prépuce étroit et décalotté étrangle le pénis, tel un garrot. Au contact d’eau froide et en comprimant lentement le gland avec 3 doigts, on fait refluer le sang hors du gland pour refaire passer le prépuce en position normale.

 

Que faire ? Rien !

Ne forcez pas la nature, laissez les choses se faire sereinement.
Informez les personnes en charge de votre enfant que vous ne tolérez aucune manipulation sur ses parties génitales.
Enfin, ne portez pas plus d’attention au pénis qu’à la vulve et ne problématisez pas cette zone du corps.
Une hygiène normale et les bains réguliers, ainsi que le développement naturel du prépuce mèneront votre fils à son aptitude sexuelle. Car le décalottage est une fonction sexuelle.
Pour ceux qui désirent approfondir, je renvoie aux pages du site droitaucorps, notamment
http://www.droitaucorps.com/prepuce-cest-quoi-definition
et
http://www.droitaucorps.com/decalottage-phimosis-bebe-prepuce.

 

Guy Sinden

#décalottage #prépuce #phimosis #paraphimosis