Défi Mars 2020 : Motricité Libre

M comme Mars, M comme Motricité Libre

Ce mois-ci, on va se concentrer sur la Motricité libre de l’enfant.

mars défi

Qu’est-ce que c’est ?

La motricité libre c’est laisser l’enfant faire toutes les explorations autour de son corps, sans que l’adulte n’agisse sur ses mouvements. L’adulte n’a pour rôle que d’agir sur l’environnement pour sécuriser les expériences de l’enfant.

Pourquoi ?

La motricité libre permet que l’enfant ait une meilleure :
– confiance en lui
– conscience de lui (il connait mieux son corps, ses capacités et ses limites dans son environnement)
– autonomie
– estime de lui et sécurité intérieure
et
-un meilleur réflexe de protection en cas de chute

C’est plein de bonnes raisons, n’est-ce pas ?

Comment fait-on ?

On sécurise son espace de vie. Exemples :
– Produits dangereux en hauteur
– Lit au sol
– Meubles bien fixés et adaptés

On adapte son environnement en lui proposant du matériel dont il peut se servir seul. Exemples :
– vaisselle en inox ou en bois
– petit couteau à beurre

On met tout le matériel à sa disposition, en enlevant les dangers.

On accompagne l’enfant dans sa motricité, en respectant son rythme et ses acquisitions qui peuvent être très différentes d’un enfant à un autre.
On lui fait confiance sur ses capacités dès la naissance et on intervient au près de lui seulement s’il est en danger ou s’il le demande.
On intègre au plus tôt l’enfant durant les soins sur son corps, en ayant son consentement et en expliquant ce qui se passe. On le soutien en partageant avec lui sa joie et son enthousiasme lors de ses découvertes.

Ce qui entrave la motricité libre :

– les mobiles installés au dessus de l’enfant, qui ont tendance à favoriser la position sur le dos. Si l’enfant n’a rien au dessus de lui, il tournera plus facilement (cela permet aussi de faire quelques économies)
– le youpala est aussi proscrit, car l’enfant risque de courir avec, alors qu’il n’aura pas acquis les réactions de protection. (cela permet aussi de faire quelques économies)
– mettre l’enfant dans une position qu’il ne maitrise pas encore : les muscles ne sont pas prêts à maintenir cette position, que ce soit la position assise lorsqu’il est bébé, ou l’aider à faire la roue quand l’enfant est plus âgé. Et ceci est vrai, même si l’enfant est demandeur. Le guider oui, l’aider en allant au-delà de ses capacités physiques, non. Cela va entraver son développement, il n’a pas les muscles pour tenir cette position et n’a pas les réflexes de se protéger en cas de chute.

Les peurs du parent entravent aussi la motricité libre :
« non ! ne grimpe pas à l’arbre »
« attention au couteau, tu vas te couper ! »

« Accompagner » est le maitre mot, et si vous avez peur, venez nous en parler sur notre groupe Facebook privé « Enfances Épanouies – Échanges et conseils sans VEO » !

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Alors, prêts ? 3, 2, 1, en mars, accompagnez !

 

L’équipe d’Enfances Épanouies

 


Comment accompagner un enfant à se moucher ? (sans violence)

Tout le monde connait la technique violente qui consiste à mettre le nourrisson sur le dos et lui injecter une pipette de sérum physiologique dans le nez, sans lui demander son consentement, avec sa tête maintenue de force sur le côté.

Imaginez-vous, adulte, allongé sur le dos, avec quelqu’un qui vous tient la tête, et vous injecte cette même pipette dans votre narine. Ne trouveriez-vous pas cela violent ?

comment accompagner un enfant à se moucher

Alors comment faire autrement ?

Ce qui est important dans le mouchage en général :

  • prendre le temps d’expliquer à l’enfant, et ce dès qu’il naît, notre intention, et ce qu’il va se passer.
  • demander toujours le consentement à l’enfant, et on le respecte quand il ne veut pas.
  • proposer à l’enfant de se moucher uniquement quand le nez est encombré et qu’il ne coule pas par lui-même (pas besoin de moucher en dehors de cela, à part pour s’amuser…) .
  • proposer à l’enfant de se moucher quand ça le gène dans la vie de tous les jours (si l’empêche de dormir/ de manger). Le faire alors préférablement avant ces moments, où avoir le nez encombré serait dérangeant pour lui.
  • Après le mouchage, le nez est désencombré. L’enfant peut respirer convenablement par les deux narines séparément.
Il n’y a aujourd’hui aucun consensus médical qui dit qu’une technique de mouchage est meilleure qu’une autre.
Toutes les techniques listées ci-dessous sont non exhaustives, n’hésitez pas à nous aider à compléter et/ou à ajuster les informations données.

Pour faciliter l’évacuation spontanée des sécrétions : techniques non intrusives

Il existe d’abord plusieurs solutions non intrusives pour faciliter la fluidification des sécrétions sans mouchage :

  • Se mettre dans un environnement chaud et humide (bain / douche chaude, porte de salle de bain fermée).
    /!\si votre enfant, en plus d’être enrhumé, a de la fièvre, le bain est fortement déconseillé, cela augmenterait son inconfort et augmenterait les risques de convulsions, surtout chez les enfants de moins de 6 ans – pensez donc à vérifier que la température de l’enfant soit habituelle avant toute mise au bain./!\
    Si l’enfant a de la fièvre mais veut tout de même profiter de la vapeur de l’eau, il reste comme possibilité de demander à l’enfant de rester dans la salle de bain, près d’une baignoire remplie d’eau chaude… sans mettre l’enfant dans l’eau.
  • Proposer une inhalation au dessus d’un bol contenant un mélange eau chaude + mélange médicinale fournis en pharmacie et adapté à l’âge OU avec une décoction maison avec des plantes adaptés (si vous choisissez de mettre des huiles essentielles, demandez conseil à un spécialiste pour les dosages)
  • Mettre une compresse chaude sur les sinus pour faciliter leur dilatation.
  • Masser les sinus qui se situent à la racine du nez (en haut du nez), et de part et d’autre des narines, sous les yeux
  • Proposer d’aller dehors : l’air extérieur est souvent plus humide et moins rempli de germe.
  • Alterner les température de l’air en allant dehors par exemple. L’alternance chaud/froid permet de faire couler les sécrétions du nez.
  • Pensez à vérifier que votre habitat ne soit pas victime de moisissure (notamment les murs de la chambre et les matelas)
  • Mettre un humidificateur d’air dans la maison/ dans la chambre, à 55/65% d’hydrométrie.
  • Mettre un oignon pelé et coupé en deux sous le lit (le changer chaque nuit – pour éviter qu’il moisisse)

Pour faciliter l’évacuation spontanée des sécrétions : techniques intrusives

Si les sécrétions sont vraiment épaisses et ne sortent pas spontanément avec les méthodes ci-dessus, vous pouvez utiliser aussi les techniques de fluidification plus intrusive ci-dessous.

Toutes ces techniques peuvent être utilisées dans la position assise/semi assise du bébé, ou allongé sur le dos/ sur le ventre.  La position sera selon le confort de l’enfant en priorité. En tant qu’adulte nous préférons nous moucher en général avec une position favorisant la tête en avant.

La quantité de liquide sera selon les prescriptions médicale, selon l’âge de l’enfant et selon comment est supporté la manœuvre par l’enfant. Sachant que avant 3-6 mois les bébés ne respirent que par les narines. A savoir donc, pour se mettre à son niveau, qu’on met l’enfant en apnée pendant le temps où on injecte cette quantité de liquide.

Toutes ces techniques se font en respectant le consentement de l’enfant :
on lui demande et on accepte le refus, et ce, même quand il est nourrisson

  • Mettre du lait maternel tiède ou que vous venez de tirer dans le nez à l’aide d’une seringue (voir photo ci-contre), ou directement presser le mamelon près du nez de bébé mais c’est généralement moins précis.seringue
  • Utiliser un spray nasal type physiomer
  • Utiliser une seringue(même photo) pour mettre du sérum physiologique dans le nez (les pipettes de sérum physiologique ont un bord abrasif douloureux dans la narine, je ne les recommande pas) , ne pas hésiter à tiédir la pipette de sérum dans la poche avant pour qu’il soit tiède, c’est moins désagréable que froid
  • Rhinohorn est un dispositif qui permet un lavage du nez avec un jet tout léger

Techniques d’aspiration des sécrétions

Une technique d’aspiration peut être utilisée en complément s’il y a besoin d’extraire les sécrétions. Pour rappel, on ne propose à l’enfant d’extraire ses sécrétions que quand les sécrétions ne sortent pas spontanément et/ou l’enfant est gêné pour manger/ dormir.

Pour toutes ces techniques d’aspiration, se souvenir que le nourrisson respire uniquement par le nez. L’aspiration doit donc être brève et il faut laisser l’enfant reprendre son souffle entre 2 aspirations.

On privilégie bien sûr une technique que l’enfant apprécie. En voici quelques-unes : 

  • Aspinez : mouche bébé électrique.
  • Mouche bébé classique avec un embout en silicone. Le parent aspire alors avec un embout de son côté.
  • Une autre astuce /!\ règles hygiènes non respectées /!\ : mettre sa bouche autour du nez de bébé et aspirer avec la bouche. Cette technique peut sauver des mouchages quand on a oublié le mouche bébé, ou quand le mouche bébé n’est pas supporté par l’enfant, cette technique peut être mieux supportée.

Reniflement

Il arrive parfois, qu’après avoir fait tout ça, on entend toujours « ronfler » notre bébé. Il est alors peut-être nécessaire de l’inciter à renifler. Pour le reniflement, l’enfant va le faire spontanément quand on lui met quelque chose dans la bouche (le sein / la tétine / le biberon).

Aller consulter…

Si toutes ces techniques ne suffisent pas, n’hésitez pas à aller consulter votre médecin et/ou votre masso-kinésithérapeute qui pourront vous aider dans les techniques de fluidification des sécrétions et de techniques de mouchage.

Petits trucs hors mouchage :

A savoir pour les mamans allaitantes : une fois le nez désencombré, on peut mettre quelques gouttes de lait maternel dans le nez. Le lait maternel est cicatrisant et lutte contre les bactéries.

Apprentissage ludique du mouchage :

Jouer avec les instruments du mouchage en dehors de moment où c’est nécessaire peut aider l’enfant à mieux connaître ces dits instruments et à moins en avoir peur. Toujours dans ce cas proposer et respecter le consentement de l’enfant.

Apprendre à l’enfant à être autonome dans cet acte de se moucher hors des moments où il est malade par le jeu peut être une solution pour éviter de porter le poids du désencombrement du nez de l’enfant sur les épaules des parents.

Il existe des jeux simples pour apprendre à souffler par le nez :

  • souffler par le nez dans une paille en bouchant une narine. On peut ainsi faire des bulles dans un verre/ pousser un bout de papier.
  • il existe des sifflets de nez pour inciter à souffler par le nez.
  • mettre à disposition des mouchoirs, laisser l’enfant gérer son mouchage, l’accompagner s’il en a envie, reprendre les jeux/expériences pour maîtriser le souffle par le nez. Lui montrer en se mouchant.
/!\ Ce n’est pas parce qu’un enfant sait se moucher en dehors des périodes de rhume qu’il le fera par lui-même lors d’une période où il est encombré. Il est possible qu’il ait encore besoin d’aide et des différentes techniques données ci-dessus /!\

Claire, pour l’équipe d’Enfances Épanouies

Sources :