L’enfant roi n’existe pas.

L’archétype de l’enfant roi, tyran en puissance est un concept erroné menant souvent à considérer que l’abandon du système autoritaire conduit inéluctablement au chaos. Il est essentiel de sortir de cette considération de l’enfant. L’enfant naît empathique et altruiste, un  pressenti  communément taclé de « bisounours » aujourd’hui confirmé par de nombreux chercheurs.

Le cerveau de l’enfant est immature et établit des connections en fonction de son environnement et apprend par imitation les comportements de son entourage.
Nous vous invitons à visionner la vidéo explicative de Céline Alvarez au sujet de la plasticité cérébrale :

 

Ainsi, un accompagnement respectueux ne développe pas l’égoïsme mais le respect. Le respect réel enseigné par l’exemple de ce que l’enfant aura reçu envers lui-même. L’estime de soi de l’enfant est préservée, laquelle est essentielle au respect de ses propres besoins et à conserver sa posture empathique. Nulle crainte à avoir, donc, lorsqu’un parent explique les choses à son enfant sans lui ordonner ou punir, bien loin ainsi d’ « en faire un enfant roi », c’est exactement l’inverse. L’exemple est maître dans tout apprentissage et le respect s’apprend en étant respecté.

Un enfant n’a pas encore acquis les codes pour se conduire en société, et ses actions sont parfois inappropriées. On ne peut pas lui en vouloir ni le blâmer pour cette inexpérience, notre rôle est de lui transmettre ces codes en lui donnant des clés via des consignes claires bien définies.

Finalement, vous avez rencontré quelques enfants se conduisant de manière dite « tyrannique » et vous vous dites c’est bien beau tout ça mais si ce n’est pas inhérent à la nature de l’enfant – et de l’humain – alors ça vient d’où ?

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Un  enfant, chéri par des parents équilibrés et bienveillants… Oh wait !

« Un enfant difficile a toujours quelques chose à nous dire » (yapaka). Il crie simplement au monde sa souffrance, son impuissance face à un vécu douloureux qu’il ne maîtrise pas. C’est notre rôle d’adulte accompagnant de décrypter cela, de découvrir ce qui se passe auprès de l’enfant.  Ce peut être le fait de la tristesse puis la rancœur d’émotions non accueillies, le fait d’évoluer dans un environnement non sécure, ce fameux laxisme … L’enfant va alors se comporter de manière à attirer l’attention sur son problème envers une nouvelle figure d’attachement (les adultes rencontrés à l’école en particulier ou dans tout autre lieu où il se sentira assez en confiance).

Mais les comportements égoïstes et égocentrés sont aussi le fait de punitions, de se dire « puisque c’est comme ça »… L’éducation autoritaire, visant à dresser un enfant pour le rendre respectueux  par la crainte, induit l’exact opposé de ce qu’elle souhaite. Elle abîme l’estime de soi, annihile l’empathie naturelle de l’enfant et conduit à des sursauts d’égoïsme, bien souvent en l’absence des adultes, à la récré notamment… L’enfant va comprendre qu’en présence des adultes, il faut se tenir à carreaux, sinon les punitions pleuvent. Mais une fois que l’adulte aura le dos tourné, il fera subir à d’autres ce qu’il subit lui-même, ou suivra ceux qui induisent cela, ce qui mènent aux chamailleries habituelles mais aussi au harcèlement.

 

L’enfant roi n’existe pas. Il n’a aucun pouvoir. C’est un enfant. Un enfant triste, perdu, démuni, en manque de sécurité affective. Il y a toujours une explication derrière un comportement inapproprié. Le cerveau immature de l’enfant ne lui permet pas encore de gérer ses émotions ; colère, tristesse, crainte l’envahissent et « explosent » littéralement en cris, jet d’objet, agression physique… Notre rôle est d’accompagner dans l’apprentissage du respect de chacun.e et dans la gestion de ses émotions au mieux.

 

Chloé

 

Pour aller plus loin :

La Plasticité cérébrale, vidéo de Céline Avarez (5’28)

La Plasticité cérébrale, vidéo de Céline Avarez (29’23)

« Un enfant difficile a toujours quelques chose à nous dire » Campagne yapaka

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3 réflexions sur “L’enfant roi n’existe pas.

  1. WInona dit :

    Désolée mais l’enfant roi existe bien, même si ça vous fait mal de l’admettre.

    J’ai moi-même été élevée par un père aimant « mou » et une mère aimante mais sévère.
    Mon frère et moi-même avons toujours été polis durant notre enfance, et cela est dû à notre éducation.

    Plus tard mes parents ont divorcé, mon père s’est remarié avec une femme aussi molle qui lui niveau éducation et de cette union est née ma demi-sœur (qui a aujourd’hui 8 ans).

    Depuis toujours ils sont incapables de lui mettre des limites. Elle n’est jamais punie, ne reçoit jamais la moindre claque.
    Et elle est tout bonnement invivable. Elle tape sur sa mère, insulte tout le monde, fait des crises au moindre prétexte et ce depuis son plus jeune âge. Ils n’osent même plus sortir (au resto par exemple) avec elle.
    Absolument tout le contraire de mon frère et moi qui avons été éduqués par le même père, mais de manière plus sévère grâce à notre mère.

    Et non le caractère de ma demi-sœur ne vient pas d’une souffrance mais bien de sa non-éducation.
    Elle a tous les jouets / jeux vidéos qu’elle veut, une famille aimante, des copines à l’école, elle a des bonnes notes à l’école, regarde autant de dessins animés qu’elle le souhaite, n’a vécu aucun traumatisme durant sa petite enfance…

    Pour vivre ça au quotidien et connaître quelques familles dans le même cas je vous le dis, des parents trop laxistes auront bien plus de chances d’avoir un enfant tyran.

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    • enfanceepanouie dit :

      Sa « non éducation » comme vous dites n’est pas de son fait, et la fait bien souffrir, si ses parents sont aimants mais aiment mal, sans lui apprendre les codes de la vie en société/en famille, elle en souffre et fait tout ce qu’elle peut pour attirer l’attention sur ce qu’elle vit.
      Le laxisme, on en parle dans cet article : https://enfanceepanouie.wordpress.com/2016/10/07/non-je-ne-suis-pas-laxiste/

      Si elle est dans un tel déséquilibre, ce n’est pas de sa faute, c’est bien l’expression d’une souffrance. Et elle n’est pas un « enfant roi » dans le sens où elle n’a pas « le pouvoir » au contraire, elle est livrée à elle même et à ses souffrances.

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